ÉDITORIAL
Depuis son arrivée au pouvoir, le 20 janvier dernier, Joe Biden n’avait pas fait de déclarations concernant sa politique envers l’Amérique latine. Cette semaine, de nouvelles mesures signalent le retour d’une politique démocrate vis-à-vis des voisins latino-américains. Le président confirme la promesse qu’il avait faite durant sa campagne, à savoir la révision de la politique migratoire, à contre-pied des mesures prises par Donald Trump. Désormais, la politique démocrate devrait viser l’amélioration des conditions de vie dans les pays de départ des migrants ; elle devrait également mettre fin aux séparations des familles, en s’appuyant sur le programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals), mis en place en 2012 par le président Barack Obama. En outre, Joe Biden propose au Congrès un nouveau projet de loi relatif à l’immigration : celui-ci devrait permettre d’accorder la citoyenneté américaine aux 11 millions d’immigrants clandestins vivant aux États-Unis, et prévoit de suspendre les expulsions pendant au moins 100 jours, afin de réviser les mesures mises en place par le gouvernement précédent.
Parmi les récentes déclarations de la Maison Blanche, soulignons également l’annonce du renouveau de la politique environnementale étasunienne, qui devrait infléchir la politique menée en Amérique latine, notamment au Brésil. Biden a annoncé la création d’un fonds international de vingt mille millions de dollars pour préserver l’Amazonie, et prévoit de sanctionner économiquement le Brésil s’il ne parvient pas à freiner la déforestation. Cette mesure, couplée à la pression internationale et l’inquiétude des investisseurs, pourrait inciter le dirigeant brésilien à modifier sensiblement sa politique environnementale. Par ailleurs, l’équipe du président Biden a également souligné les liens géographiques et historiques qu’entretiennent les États-Unis et l’Amérique latine. La Maison Blanche souhaite apaiser les tensions avivées avec les pays latino-américains tout au long du mandat de Trump. Désormais la nouvelle politique qui se dessine est celle du pas à pas autour des thèmes de la démocratie, la corruption et les droits de l’homme.
L’ancien président argentin, Carlos Menem (1989-1999), est décédé dimanche dans une clinique de Buenos Aires, à l’âge de 90 ans. Né le 2 juillet 1930, dans une famille d’émigrés syriens – ce qui lui avait valu son surnom, « le Turc » – il se vantait de n’avoir jamais perdu une élection. Diplômé en droit, cet homme de petite taille, au sourire un peu figé, est élu à deux reprises gouverneur de sa modeste province. À la tête du parti Justicialiste, il s’auto-proclame héritier du péronisme, mouvement politique du mythique président Juan Domingo Perón, décédé en 1974. Le nom de Carlos Menem reste associé au « miracle argentin », une époque pendant laquelle la parité entre le peso et le dollar était synonyme de faible inflation et d’argent facile. Sa mémoire est aussi ternie par les critiques que suscita l’amnistie présidentielle octroyée aux criminels de la dictature militaire (1976-1983). En 2003, à 72 ans, Menem avait tenté de briguer un troisième mandat présidentiel : son adversaire, Nestor Kirchner – son parfait contraire, avec ses costumes ternes, son sérieux inébranlable et son absence de charisme – avait finalement été élu président. Le président Alberto Fernández a réagi à sa disparition, en rappelant notamment que Menem a été emprisonné pendant la dictature. Il a adressé ses condoléances à sa famille et à tous les Argentins qui le pleurent.
Roberto Bolaño est né à Santiago du Chili, en 1953. Il quitte son pays natal en 1973, après le coup d’État qui renverse Salvador Allende ; il s’installe alors en Espagne où il commence à publier des poèmes. S’il ne délaissera jamais la poésie, il se fait connaître par ses romans et nouvelles, parmi lesquels La Littérature nazie en Amérique, Étoile distante, Nocturne du Chili, ou encore son très fameux livre, Les Détectives Sauvages, qui reçoit les prestigieux prix Herralde et Rómulo Gallegos, en 1998 et 1999. Avec les années, Roberto Bolaño a acquis un statut colossal au sein d’une littérature contemporaine qu’il a grandement influencée, comme l’atteste la publication posthume de 2666, son roman total. Il est mort en juillet 2003. De nombreux textes restaient à publier. Les éditions de l’Olivier ont commencé à publier ses Œuvres Complètes en six tomes, à partir d’octobre 2019. Le troisième tome vient de paraître.
Januario ESPINOSA
Directeur
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La Colombie sur le point de régulariser près d’un million d’exilés vénézuéliens
À l’issue d’une rencontre avec le haut-commissaire pour les réfugiés des Nations unies, le président colombien Iván Duque annonce la régularisation massive de centaine de milliers de Vénézuéliens présents sur le territoire. Au total, 1,7 millions de personnes sont concernés par cette mesure, soit l’équivalent de plus de 3 % [...]
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Le Juge et Le Général (version française) https://www.youtube.com/watch?v=WM1wA3sPch0&feature=youtu.be
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