Pour fêter l’arrivée du printemps, le groupe toulousain Cuarteto Tafí nous dévoile son quatrième album, Amanecer, qui résonne comme une invitation à nous lever à l’aube, à observer la beauté des premières lueurs du jour et à contempler un ciel aux couleurs contrastées. Avec poésie et engagement, le quartet nous transporte dans un univers sonore qui revisite la musique du monde.
Photo : Groupe Tafi
Trois ans après le succès de Semillas, Cuarteto Tafí a pris le temps de laisser mûrir les graines qu’il a semées. Trois années de travail, de composition et d’écriture pour voir naître son quatrième album, Amanecer, qui sortira le 19 mars prochain. Le groupe toulousain marie d’une façon originale les sons traditionnels d’Argentine avec des sons plus modernes. Il nous transporte dans son style qui se façonne d’album en album, en allant toujours plus loin dans la fusion des identités musicales de chacun de ses membres. Amanecer est une exploration encore plus profonde d’un univers aux multiples facettes dans lequel Cuarteto Tafí mêle avec justesse et sensibilité les sonorités et les musiques d’Amérique latine avec le jazz, le flamenco et le rebétiko.
Dans cette quête de métissage musical, le quartet a choisi de s’entourer d’artistes toulousains. Six musiciens appartenant à des univers musicaux différents ont accompagné le groupe pour ce dernier album : on compte Leila Martial, chanteuse de jazz ; Serge Lopez, guitariste flamenco ; Mathieu Saglio, violoncelliste ; Jean-Luc Amestoy, accordéoniste ; et Ghislain Rivera à la programmation. Sur cette toile de fond sonore éclectique, Leonor Harispe, voix lead du groupe, signe en espagnol des textes engagés. Elle veut faire entendre la voix de ceux qui s’engagent dans des luttes sociales : elle parle des indigènes d’Argentine qui défendent leurs terres ancestrales face aux grands propriétaires et aux entreprises privées étrangères ; elle évoque les Chiliens qui sont allés dans la rue pour exiger le changement de constitution, ou les femmes argentines qui ont obtenu le droit à l’avortement. À travers ses textes, Cuarteto Tafí défend un monde plus juste, fait d’amitié, de rencontres, de joies et de générosité.
Cuarteto Tafí est né il y a onze ans, dans les montagnes au nord-ouest de l’Argentine. Le quartet emprunte son nom à une vallée de cette région. Le groupe démarre avec un panel d’identités musicales très large, allant du métal à la salsa en passant par le flamenco, le rebétiko ou encore le rock. Grâce à cette diversité de styles, les quatre musiciens ont abouti à la création d’un univers qui leur est propre.
Leonor Harispe, voix lead, est franco-argentine. Elle compose et écrit les textes qu’elle chante. Elle passe son enfance en Argentine où elle découvre les musiques traditionnelles de son pays. Arrivée en France, elle se spécialise dans la littérature argentine en étudiant dans les universités d’Aix-en-Provence et de Toulouse. Elle puise son inspiration dans son pays d’origine, à travers son histoire et son héritage culturel et musical. Ludovic Deny, joueur de bouzouki du groupe, était guitariste de métal. C’est en découvrant la musique argentine et les musiques des Balkans qu’il est passé du métal à la musique du monde. Matthieu Guenez, passionné de jazz manouche, joue de la guitare flamenca et du oud dans le quartet. Il a appris à jouer du oud en Grèce, en Turquie et au Moyen-Orient. Il s’est également spécialisé dans la guitare flamenca à Toulouse et en Espagne. Frédéric Theiler, percussionniste du groupe est un musicien autodidacte plutôt rock. Il a accompli un voyage de deux ans à Cuba durant lequel il se spécialise dans la percussion afro-cubaine. Dans ce quartet, il mêle les rythmes andins avec les instruments afro-cubains.
Cuarteto Tafi c’est l’histoire d’une amitié, qui en dépassant les frontières musicales et géographiques, nous enseigne qu’en mariant les identités de chacun, on perçoit la beauté et la richesse qui se trouvent dans chaque coin du monde.
Stéphanie CAO