L’exposition Voix féminines d’Amérique latine a été lancée ce 8 mars 2021, date du jour international des luttes pour les droits des femmes, sur la plateforme virtuelle Vortic. Le travail de plus de cent cinquante artistes féminines latino-américaines est mis en avant à travers des œuvres de 1968 à aujourd’hui, présentées en ligne dans plus de soixante galeries ou institutions internationales.
Photo : Multispecies – Expos
L’exposition Voix féminines d’Amérique latine célèbre le travail de plus de cent cinquante artistes féminines originaires de 19 pays différents et représentées par plus de 60 galeries ou institutions internationales. Elle a été inaugurée le 8 mars 2021 afin de coïncider avec la Journée internationale des luttes pour les droits des femmes. Chacune des galeries ou institutions partenaires propose des expositions virtuelles sur la plateforme Vortic. On retrouve des institutions importantes parmi les participantes, comme le Musée d’art moderne de Bogota en Colombie, le Musée Tamayo au Mexique, le Musée d’art et de design contemporain du Costa Rica, ou encore la Gasworks et la Fondation Delfina de Londres, qui accueillent régulièrement des artistes latino-américaines. En ce qui concerne les galeries d’art, celles de Luisa Strina et de A Gentil Carioca au Brésil, de Casas Riegner en Colombie, et d’autres plus modestes comme celles de Barro en Argentine, Proyectos Ultravioleta au Guatemala ou encore ABRA au Venezuela, se sont jointes à l’évènement.
Il s’agit de la plus grande exposition jamais réalisée mettant en avant des femmes artistes latino-américaines, souvent sous-représentées dans le monde de l’art au niveau international. En 2017, une exposition similaire appelée Radical Women avait eu lieu au Musée Hammer de Los Angeles, afin de mettre en valeur 120 femmes artistes ayant travaillé en Amérique latine, entre 1960 et 1985. Cette fois-ci, Voix féminines d’Amérique latine veut célébrer des artistes encore vivantes, et ne pas attendre la fin de leur carrière pour leur rendre hommage. Cette exposition permet également de mettre en lumière la cause féministe et les conditions des femmes dans des régions où le patriarcat et les violences domestiques ont encore beaucoup d’ampleur.
Le projet a été porté par un comité de sélection formé et dirigé par la Vénézuélienne Elena Saraceni, directrice de conservation et consultante en projets spéciaux à Vortic Art. Parmi les membres du comité se trouvent la conservatrice indépendante Kiki Mazzucchelli, la fondatrice de ArtEater Leslie Ramos, la fondatrice de Periferia Projects Lassla Esquivel Durand et la directrice des ventes du Victoria Miro Alessandra Modiano. Certaines des artistes choisies sont connues, comme la Brésilienne Beatriz Milhazes, mais beaucoup d’autres ne le sont pas encore et l’exposition est l’occasion pour elles de faire connaître leur travail.
Parmi les œuvres présentées, le public peut découvrir ou redécouvrir Sol Calero, une artiste vénézuélienne née en 1982 et installée à Berlin. Fière de ses origines et de sa culture sud-américaine, elle les met en avant à travers des œuvres mêlant peintures et sculptures colorées aux motifs souvent tropicaux et végétaux. La force du travail de Sol Calero est également de développer des installations complètement immersives où ses œuvres se fondent dans l’espace et le contexte dans lesquels elles sont présentées.
Le travail de la Brésilienne Panmela Castro – de son vrai nom Anarkia Boladona – est également présenté. Cette artiste utilise les graffitis pour militer en faveur de la cause féminine. Depuis 15 ans, elle arpente les rues de Rio afin de transmettre son message et de placer le corps féminin au cœur du paysage urbain. Aujourd’hui, son travail est reconnu sur la scène internationale, plusieurs municipalités et associations ont fait appel à elle : on peut ainsi trouver ses œuvres à Berlin, Lisbonne, Toronto, Istanbul, Johannesburg ou encore Prague.
La photographe mexicaine Graciela Iturbide participe également à l’exposition. C’est l’une des photographes les plus importantes et les plus influentes d’Amérique latine, notamment pour ses portraits de femmes indigènes. Le lien intime qu’elle tisse avec ces femmes et sa capacité à saisir l’essence de la personne photographiée font la force de ses œuvres. Les différentes expositions sont disponibles sur la plateforme Vortic.art, jusqu’au 2 mai 2021. Il ne vous reste qu’à choisir le lieu ou l’artiste à découvrir puis à laisser la magie opérer en flânant à travers l’exposition…
Fanny DORNIER
Lien plateforme : https://vortic.art/