Depuis cette semaine, la Maison de l’Amérique latine de Paris propose un agenda des rencontres et d’expositions dont celle de l’artiste cubain Agustín Cárdenas (1927-2001) internationalement reconnu comme l’un des grands sculpteurs du XXe siècle, mais aussi un immense peintre et dessinateur, comme l’était Giacometti, avec la même recherche obsessionnelle de la vérité mystérieuse de la forme.
Photo : MAL217
Toute sa vie, Cárdenas n’aura de cesse de dessiner, inlassablement, souvent spontanément, sur toutes sortes de supports. C’est ce que s’attache à démontrer l’exposition au travers d’une centaine de dessins, gouaches, peintures et quelques sculptures, – dont Mon Ombre après minuit –, réalisés pour l’essentiel à Paris, où l’artiste cubain résida à partir de 1955.
Comme l’œuvre sculpturale, cet ensemble dessiné, parfois peint, témoigne d’un imaginaire sensuel et flamboyant, d’une vision poétique du monde tantôt dramatique, tantôt teintée d’humour. On y retrouve les thèmes de prédilection de l’artiste, avec des variations infinies autour de la femme, le couple, la famille, la mère et l’enfant, l’amour et la nature. Cet ensemble forme avec les sculptures, sans solution de continuité, ce qu’on pourrait appeler le « grand Art » de Cárdenas, celui d’une variété étincelante de formes et de couleurs qui se nourrissent et se répondent mutuellement.
Jusqu’au 19 décembre prochain, la Maison de l’Amérique latine dédie ses espaces d’exposition à Agustín Cárdenas (1927-2001), notamment avec l’objectif de dévoiler au public son œuvre graphique. Si l’artiste cubain est internationalement reconnu comme l’un des grands sculpteurs du XXe siècle, on sait moins qu’il est aussi un immense peintre et dessinateur, comme l’était Giacometti, avec la même recherche obsessionnelle de la vérité mystérieuse de la forme. C’est ce que la Maison de l’Amérique latine souhaite montrer avec l’exposition Mon ombre après minuit ainsi intitulée d’après une sculpture noire et blanche, en bois et plus tard en bronze, de Cárdenas, visant à désenclaver* le dessin et la peinture de l’artiste.
*Au sens où Yves Bonnefoy écrivait : « Notre modernité critique a désenclavé le dessin. Elle ne le réduit plus aux préliminaires d’une image chargée d’un sens. Elle l’aime pour ce qu’il est, tracé inabouti autant que pensée…» (La beauté dès le premier jour. Yves Bonnefoy. 2009, William Blake & Co. éditeur)