Movimento preserva Brasil, un collectif basé à Genève a publié ce dimanche son manifeste pour la préservation de la démocratie brésilienne face à la crise sanitaire et sociale que traverse le pays. Ils espèrent ainsi faire entendre les voix des Brésiliens vivant hors du Brésil et obtenir un soutien international.
Photo : Mercosur
Nous sommes Brésiliens et nous vivons loin de notre patrie, de notre famille, de nos amis dont la situation nous inquiète. Nous avons décidé, comme des millions de Brésiliens qui habitent hors de leur pays, de manifester notre solidarité avec nos compatriotes qui traversent des moments très difficiles à cause de la pandémie du coronavirus et des menaces répétées contre notre Constitution et nos droits fondamentaux.
Grâce aux technologies de communication actuelles, nous restons connectés en permanence aux informations qui circulent et, même si elles sont souvent contradictoires, elles nous apportent la confirmation que le Brésil traverse une crise sociale, économique et sanitaire grave dont les conséquences sont tragiques pour de nombreuses familles. Nous demandons donc à tous nos compatriotes, où qu’ils soient, de s’unir afin d’affronter cette crise de manière lucide et responsable.
Nous nous inquiétons de la corrosion de l’espace de dialogue républicain entre les pouvoirs constitués et la société civile qui peut mener au collapse des institutions démocratiques du pays. Face à cette situation, nous avons pris l’initiative de formuler ce Manifeste de Genève dont l’objectif est d’appuyer les initiatives de tous les Brésiliens soucieux de la préservation des principes constitutionnels de notre pays.
Genève est une ville suisse empreinte de tradition démocratique et particulièrement réceptive à l’accueil des différences. Genève abrite de nombreuses organisations internationales dont l’objectif est de rechercher des solutions de compromis entre les nations. Durant la dictature militaire qui a sévi au Brésil entre 1964 et 1985, Genève a hébergé beaucoup de réfugiés politiques brésiliens. Le climat de conciliation et de respect de la démocratie qui marque cette cité nous donne l’énergie d’œuvrer à ce qu’un tel climat puisse s’installer aussi au Brésil.
« Au-delà de nos différences ethniques, idéologiques, de croyance et d’appartenance politique, nous voulons contribuer à la préservation et au renforcement des institutions démocratiques brésiliennes. Seule la solidité de ces institutions nous garantit la liberté de pensée, d’expression, d’organisation sociale, de manifestation et de coexistence entre les différentes orientations politiques de chacun, loin de l’autoritarisme, du populisme, de l’intolérance et de la démagogie. »
Jean-Jacques FONTAINE