« Au cœur du monde », de Maurílio et Gabriel Martins (Brésil)

Un coup de feu retentit lors d’une soirée d’anniversaire et lie les destins de Selma, Ana, Marcos, Beto et Miro. Tous se démènent pour améliorer leur vie et trouver leur place au cœur du monde. Une dédicace amoureuse lors d’une soirée d’anniversaire, un baiser interrompu par un coup de feu.

Réjouissance et drame, sentiment d’appartenance et velléité de départ font partie des sentiments antagoniques que Maurílio et Gabriel Martins distillent dans leur premier long métrage. Description sensible, à fleur de peau même, de Contagem, ville à la périphérie de Belo Horizonte où se trouve leur propre maison de production. Contagem, ce « motherfucking Texas » comme on le chante dans le rap du générique annonçant que ce cœur du monde, plus qu’une chronique du quotidien (ce que le film est aussi), nous confronte à un territoire où l’espoir se joue hors la loi et où les personnages les plus anodins – comme Ana, employée des transports en commun et étudiante la nuit, et Marcos, son petit ami à la situation précaire – peuvent devenir les protagonistes d’un thriller ou d’un film d’action. Après Temporada, de André Novais Oliveira (en compétition au Festival des 3 Continents en 2018), Au cœur du monde réaffirme le Minas Gerais comme épicentre du meilleur cinéma brésilien d’aujourd’hui. 

Au cœur du monde (No coração do mundo), de Gabriel et Maurílio Martins. Brésil/2019/120 min. Avec Grace Passô, Barbara Colen, Renato Novaes. Sortie 18 décembre. N’ayant pu voir ce film, nous vous proposons le texte de sa présentation au Festival des 3 Continents de Nantes 2019.

Alain LIATARD