José Donoso est né le 5 octobre 1924 à Santiago du Chili. Considéré par Luis Buñuel comme « un maître de l’irrationalité prodigieuse », il est l’une des figures de proue du nouveau roman latino-américain. Ses textes mêlent différentes esthétiques – surréalisme, comédie grinçante, satire sociale – pour explorer une aristocratie décadente au cœur d’une société corrompue. Après avoir étudié à l’institut pédagogique de Santiago pendant trois ans, Donoso intègre l’université de Princeton, où il est diplômé d’une licence en 1951. Il enseigne à l’université catholique du Chili et à l’université du Chili dans les années 1950, et devient ensuite journaliste. Entre 1965 et 1967, il donne des cours à l’université d’Iowa et s’installe plus tard en Espagne.
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José Donoso débute sa carrière avec des nouvelles : on pense notamment à son recueil Veraneo y otros cuentos, paru en 1955. Mais c’est avec son premier roman, Le Couronnement (1957 pour la version originale ; 1981, Calmann-Lévy), qu’il devient une voix incontournable de la scène littéraire chilienne. Lauréat du William Faulkner Foundation Prize en 1962, ce récit décrit essentiellement la chute morale d’une famille aristocratique et suggère qu’une perte insidieuse des valeurs affecte tous les secteurs de la société. Les deux textes qui suivent, Ce dimanche-là (1966 ; 1978, Calmann-Lévy) et Ce lieu sans limites (1966 ; 1974, Calmann-Lévy), dépeignent des personnages à peine capables de subsister dans une atmosphère de désolation et d’angoisse.
Paru en 1970 aux éditions Seix Barral et en 1972 au Seuil, L’Obscène Oiseau de la nuit, considéré comme son chef-d’œuvre, met en scène un monde hallucinatoire, souvent grotesque, et explore les peurs, les frustrations, les rêves et les obsessions de ses personnages, tout en faisant preuve d’une finesse psychologique remarquable. Le roman Casa de campo (1978 ; Calmann-Lévy 1980), que Donoso estime être son meilleur texte, examine, lui, toujours dans un style surréaliste, l’effondrement de l’ordre social dans une Amérique latine postcoloniale.
En 1982, José Dono retourne vivre au Chili. Auteur de nombreux articles antigouvernementaux, il est brièvement détenu en 1985 après avoir manifesté contre le renvoi d’écrivains dissidents de leurs postes d’enseignants. Il est également l’auteur du Jardin d’à côté (1981 ; 1983, Calmann-Lévy) et de La Désespérance (1986 ; 1987, Presses de la Renaissance). José Donoso meurt le 7 décembre 1996 à Santiago.
O.B. d’après dépêches.
José Donoso, L’obscène oiseau de la nuit, traduction (Chili) Didier Coste, Ed.Belfond
640 p., 18€