Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU adresse un message aux victimes de crimes commis au Vénézuela : l’impunité ne triomphera pas ! Explications. Le 27 septembre, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution sur la création d’une mission d’enquête sur les graves violations des droits humains et les crimes de droit international commis au Vénézuela.
Photo : Amnesty Intenational
Ainsi, nous saluons la décision prise par les membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il était grand temps que la communauté internationale, avec à sa tête des pays des Amériques, prête attention aux victimes oubliées de ce désastre des droits humains sans précédent dans la région. Dans le cadre de cette résolution, une mission d’établissement des faits sera déployée de toute urgence pour enquêter sur la politique répressive mise en œuvre par le gouvernement de Nicolas Maduro – notamment sur les cas d’exécutions extrajudiciaires, de torture et de mauvais traitements, de disparitions forcées et de détentions arbitraires – dans le but d’amener les auteurs à répondre pleinement de leurs actes et de rendre justice aux victimes.
Cette mission s’inscrit dans le cadre de la réponse à la crise multidimensionnelle des droits humains exposée dans la résolution, notamment les violations des droits civils et politiques, ainsi que des droits à l’alimentation, à la santé et à un niveau de vie suffisant. Cette grave crise, qui touche des millions de personnes au Vénézuela, a aussi un impact au niveau régional. Plus de 4,3 millions de personnes ont été contraintes de quitter le Vénézuela en raison des violations massives des droits humains et la plupart se sont réfugiées dans d’autres États d’Amérique latine et des Caraïbes.
Une situation humanitaire
En s’acquittant de son mandat, la mission d’établissement des faits de l’ONU devra prendre en compte le contexte plus général dans lequel s’inscrit la politique de répression étatique, à savoir une situation d’urgence humanitaire dans laquelle des droits élémentaires comme le droit à l’alimentation, à l’eau et à la santé sont devenus un luxe inabordable pour la plupart des Vénézuéliens.
Cette résolution répond aux demandes de victimes, d’organisations de la société civile et d’États de la région, qui souhaitent que les responsables aient à rendre des comptes, alors que les tribunaux nationaux n’offrent aucun recours et que le gouvernement de Nicolas Maduro rejette toute forme d’examen régional.
L’Iran a présenté une deuxième résolution centrée sur le renforcement de la coopération du gouvernement vénézuélien avec la haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, et avec son bureau. Cette résolution a également été adoptée.La coopération et l’obligation de rendre des comptes ne s’excluent pas mutuellement, elles sont complémentaires. Toute solution à la crise actuelle doit accorder la priorité aux victimes et leur permettre d’obtenir vérité, justice et réparation, ainsi que des garanties de non-répétition.
En plus d’un dialogue constructif avec la mission d’établissement des faits qui vient d’être créée, nous souhaitons un robuste suivi du Conseil des droits de l’homme de l’ONU si le Vénézuela s’obstine à refuser de coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Un travail de longue haleine
Depuis 2014, nous recueillons des informations sur la grave crise des droits humains au Vénézuela. En 2017, nous établissions l’existence d’une politique répressive mise en œuvre par les autorités, sous commandement de Nicolás Maduro, contre les citoyens considérés comme des détracteurs ou des dissidents par le gouvernement. Depuis, nous demandons aux autorités de mettre fin à cette politique et de s’engager à protéger les droits fondamentaux.
D’après Amnesty International