Le directeur du Festival du Cinéma de San Sebastián (Donostia Zinemaldia), José Luis Rebordinos, assure que le cinéma latinoaméricain est « très fort d’un point de vue créatif », mais il pense que certains pays font face à un « grave problème » en ce qui concerne la promotion de leurs films à l’étranger.
Photo Cinecita Neews
Dans une interview avec EFE le directeur du festival Donostia affirme : « Il y a six ou huit ans, les choses semblaient s’être stabilisées, la production paraissait avoir de la force et l’argent ne pas manquer pour s’exporter au monde. Le problème qu’a aujourd’hui l’Amérique latine est politique, social et économique ». Il cite la situation de l’Argentine où, malgré le maintien des aides pour donner une ampleur internationale aux films, « ils souffrent de la dévaluation de la monnaie ». Et ils viennent de recevoir une information selon laquelle, au Brésil, « il semblerait que les aides aux directeurs et producteurs pour participer aux différents festivals soient suspendues ».
« Quand, dans un pays, les aides dédiées au cinéma s’amenuisent, ses cinématographies ont moins de force », ajouteRebordinos, qui situe le Chili dans une situation opposée, « avec un organisme qui fonctionne très bien et fait la promotion du cinéma chilien, dont la présence internationale est brutale ».
Dans le cas du Festival de San Sebastián, les films chiliens participent dans pratiquement toutes les sections du festival, ce qui est aussi le cas des films argentins ; qu’il présente dans la Section Officielle, dans une projection spéciale hors concours, « L’odyssée des empotés », de Sebastián Borensztein, incarné par Ricardo et Chino Darín.
Le prix le plus prestigieux, la Coquille d’Or, est visé par « La mort viendra et elle aura tes yeux » (« Vendrá la muerte y tendrá tus ojos« ), du chilien José Luis Torres Leiva, et la réalisation mexicaine « Main d’oeuvre » (« Mano de obra« ), premier long-métrage de David Zonana, que Rebordinos qualifie de « surprenant ».
Il affirme que la participation des films latino-américains à la 67e édition du Festival de San Sebastián, qui se tient du 20 au 28 septembre, est similaire à celle observée lors des éditions précédentes.
« J’ai l’impression que nous vivons une période d’impasse. Nous verrons bien ce que donnent les élections argentines et le régime de Bolsonaro. C’est un moment compliqué », commente le directeur de ce festival, qui insiste sur la qualité des propositions créatives de ces cinématographies.
«Peut-être que, parmi les plus fortes, certains industries du cinéma ont perdu un peu de puissance. Toutefois, des pays à production réduite -mais celle qu’ils ont est intéressante- commencent à sortir du lot, tel que le Costa Rica », explique-t-il.
« De plus, c’est un cinéma très pluriel, on y produit des films commerciaux destinés au marché interne, des productions commerciales que l’on peut voir dans n’importe quel pays, et des films plus radicaux », souligne-t-il.
Inès JACQUES
D’après EFE
Traduction d’un article d’EFE publié dans El Diario le 14 septembre 2019.