L’acteur chilien AlfredoCastro a reçu le Prix Starlight International Cinéma Awards, prix du Cercle de femmes journalistes. Il est le premier acteur latino à recevoir cette reconnaissance par le festival de Venise, pour son travail dans le film «Blanco en Blanco» du réalisateur chilien Théo Court. Le film a été présenté dans la section Horizontes. «Cette section accueille le plus innovateur et radical du 7e art», dit son producteur Giancarlo Nasi.
Photo : Presse La Mostra
L’acteur Alfredo Castro a dédié son prix à Pablo Larraín, grand réalisateur chilien reconnu internationalement et demandé au gouvernement chilien actuel la restitution des fonds supprimés au cinéma de son pays. «C’est un grand honneur de recevoir ce Prix et je souhaite le dédier à Pablo Larrain, mon maitre qui m’a appris comment faire ce métier», a-t-il déclaré ému. «Le cinéma a été un ambassadeur incroyable de notre pays et il devrait continuer à l’être» a -t-il ajouté.
Alfredo Castro joue dans deux films chiliens présentés à la compétition «Blanco en Blanco» et «El Príncipe» (Le Prince) de Sebastián Muñoz, en compétition dans la Semaine internationale de la Critique. «El Principe» est le premier long métrage du réalisateur. Ce drame se déroule dans les années 70, à San Bernardo, au Chili. Un jeune homme est emprisonné après avoir tué un ami. Sous la houlette d’un codétenu, il va découvrir son orientation sexuelle et trouver la maison qu’il n’a jamais eue hors de la prison. À l’affiche de ce film, on retrouve notamment Alfredo Castro, dont la filmographie est grande, entre autres «Tony Manero», «El Club», «Les Amants de Caracas» ou encore «Rojo».
L’acteur chilien avait déjà participé dans d’autres films en compétition à Venise, à Berlin, à San Sebastián avec des films tels que Post Mortem (2010), de Pablo Larraín ; È stato il figlio (2012), de Daniele Cipri ; «Las niñas Quispe» (2013) de Sebastián Sepúlveda et le film vénézuélien «Desde allá», de Lorenzo Vigas, Lion d’Or du festival de Venise en 2015 avec le film Les Amants de Caracas.
L’histoire de «Blanco en Blanco» se situe aux débuts du 20e siècle en Terre du Feu, territoire hostile où les conditions de vie sont extrêmes. Il fut filmé en plein hiver et le blanc de la neige envahi la désolation de ce lieu. Les grands propriétaires terriens, de colonisateurs s’imposèrent par la barbarie. Pedro, le protagoniste principal arrive en Terre du Feu pour faire les photos de la noce de Mr. Porter, un puissant latifundiste avec une très jeune femme Sara. Cette dernière devient l’obsession du photographe. Une obsession qui le mènera à sa perte jusqu’à trahir ses principes devenant ainsi un complice indirect du génocide du peuple natif, les Selknam.
Le réalisateur Théo Court parle de la genèse de son film : «Lorsque j’ai observé des photographies de la chasse des indiens Selknam perpétrées par Julius Popper en Terre du Feu, j’ai voulu savoir qui était ce photographe qui participait à de tels actes comme un voyeur».
Hormis ces deux films chiliens, ont été présentés à la Mostra, dans La semaine de la critique, les films «Ema» de Pablo Larraín en compétition officielle. C’est la troisième fois que le réalisateur présente un film à la Mostra de Venise après Post-Mortem (2010) et Jackie (2016). «Ema» est un film féministe qui aborde le délicat sujet de l’adoption. Et le Colombien Ciro Guerra avec «Esperando a los barbaros» (Waiting for the Barbarians). Une adaptation du livre de J.M. Coetzee, Waiting for the Barbarians, avec Johnny Depp et Mark Rylance, allégorie qui traite le sujet de la colonisation et des abus au cours des guerres.
La réalisatrice argentine Lucrecia Martel, déjà membre du jury en 2008, est la présidente du Jury de 2019 – après le Mexicain Guillermo del Toro en 2018. Elle remettra le Lion d’or à l’issue de la 76e édition de la manifestation italienne qui se déroulera du 28 août au 7 septembre.
Olga BARRY