À la suite d’une visite au Venezuela, la Haute-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a annoncé vendredi dernier des accords avec le gouvernement de Nicolás Maduro pour analyser la situation des droits humains.
Photo : ONU
Michelle Bachelet a rendu visite au Venezuela et a rencontré Nicolás Maduro, des représentants politiques, des ministres, le chef de l’opposition Juan Guaidó, l’ONG, des fonctionnaires comme le chancelier, le procureur et divers secteurs de la société civile dont les victimes des violations des droits humains. Par ailleurs, Guaidó a confirmé à la presse que le 5 juillet Bachelet fournira un bilan sur la crise du Venezuela, basé sur des analyses et des évidences auprès de l’ONU ainsi qu’une recommandation constructive pour « avancer ». Bachelet a fait aussi un appel à la libération des détenus qui ont exercé leurs droits civiques et politiques d’une manière pacifique. « On est parvenu aux différents accords, (…) le gouvernement s’engage à mener une évaluation de la commission nationale de prévention de la torture et des principaux obstacles dans l’accès à la justice dans le pays » a déclaré Bachelet avant de partir du Venezuela.
Lors de sa visite, l’ancienne présidente du Chili a célébré la libération du député Gilber Caro et deux citoyens, Melvin Farías et Junior Rojas. Néanmoins, elle a demandé aux autorités de libérer tous les prisonniers politiques. Pour y parvenir, elle a affirmé que deux officiers des droits humains de l’ONU resteraient afin de fournir de l’aide, de l’assistance technique et surveiller la situation. « Le gouvernement a également accepté d’accueillir mon équipe au sein des centres d’arrestation pour surveiller les conditions auxquelles les détenus se trouvent et parler confidentiellement avec eux ». En cas de non-respect de la parole par le gouvernement de Maduro, Bachelet l’informera.
En outre, l’ancienne présidente a énoncé l’importance de l’implication de son équipe dans la prévention de la torture et son inquiétude des paroles des victimes sur la violation des droits humains et la violence politique. La crise au Venezuela la touche et les sanctions étrangères l’inquiètent puisque celles-ci ont aggravé la crise économique. « Maintenir une posture fermée détériorera la crise et les Vénézuéliens ne peuvent pas se le permettre » a ajouté Bachelet. « La situation sanitaire continue à être extrêmement critique à cause de divers facteurs : la pénurie des médicaments d’équipement, l’exode de professionnels de santé, la détérioration de la qualité de l’eau et de l’assainissement ainsi que les coupures d’électricité. » souligne Bachelet en ajoutant qu’elle a fait un appel à l’exécutif pour fixer des priorités au sujet de la santé.
D’autre part, différentes ONG ont fait un appel à la grève le vendredi 21 juin à 11 heures auprès du siège de l’ONU à Caracas pour exiger le respect aux droits humains. « Nous rejouons l’appel des ONG pour faire un appel le 21 juin pour la crise que l’on subit au Venezuela. J’invite tout le peuple vénézuélien à sortir dans la rue ce vendredi pour rendre visible la crise, protester et exiger le respect de nos droits » a affirmé Guaidó dans un message depuis son compte Twitter.
D’après l’organisation non-gouvernementale Foro Penalqui veille sur les prisonniers politiques et qui a rencontré Bachelet, 700 personnes sont détenues pour s’opposer au gouvernement. Dans les jours suivants, Alfredo Romero, directeur de Foro Penal, a exprimé que la visite n’a pas eu de résultats puisqu’au jour d’aujourd’hui, les prisonniers politiques n’ont pas été libérés. Celui-ci a aussi critiqué la brève visite de Bachelet au Venezuela : « la visite a été très courte pour une vérification d’une telle situation complexe et longue : 18 ans de répression politique et plus de 15 000 arrêts politiques depuis 2014. »
Andrea RICO