Michelle Bachelet, actuelle Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, se rend mercredi 19 juin au Venezuela. Une visite très attendue qui, malgré son caractère diplomatique, répond à une demande de témoignage des effets de la crise politique et socio-économique sur le peuple vénézuélien.
Photo : MiamiDiario
Le 19 juin, Michelle Bachelet rejoint Caracas pour une durée de deux jours. Un déplacement au cours duquel la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme rencontrera le Président Nicolás Maduro pour une «visite guidée» officielle. Suite à cela, direction l’opposition avec une rencontre qui ne cache pas ses intentions. Michelle Bachelet prévoit donc de s’entretenir avec le Président par intérim et autoproclamé Juan Gaidó, qui demande au peuple de manifester et de montrer la misère dans laquelle est plongé le peuple. Une action mise en place pour contrer les éventuelles manipulations politiques. Dans cette même optique d’une visite grand angle, la délégation assure venir à la rencontre des victimes et des familles subissant les actes violents du régime autoritariste, et ce afin de témoigner des injustices perpétrées par celui-ci. Les chances de récolter des preuves concrètes et irréfutables sont minces, mais cet événement caresse cependant l’idée que les hautes instances internationales ne sont pas insensibles à la situation du Venezuela.
«Madame Michelle Bachelet, bienvenue au Venezuela»
Le pays est en effet plongé dans une crise sans précédent depuis 2017 et les premiers affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. La récente tentative de reprise du pouvoir par Juan Gaidó ne fait que confirmer l’impasse dans laquelle se trouve le pays. Bien que l’intérim soit reconnu par plus de cinquante pays, la présidence de Nicolás Maduro ne prend pas fin, le chef de l’Etat soutenant sans cesse que la crise est passagère. C’est alors dans cette situation vendue comme temporaire que les chiffres s’accumulent, accablant le régime. L’ONU dénombre plus de 2 millions le nombre de réfugiés politiques ayant fui le Venezuela. Et pour couronner le tout, La Banque centrale du Venezuela a récemment fourni pour la première fois le taux d’inflation du pays, qui grimpe à pas moins de 130 060 % en 2018, et tend vers 10 000 000 % pour fin 2019. «Madame Michelle Bachelet, bienvenue au Venezuela pour trouver des solutions urgentes et faire face à l’urgence humanitaire complexe», annonce Juan Gaidó à quelques jours de l’arrivée de l’ONU. La situation est encore complexe, et bien que des démarches commencent à être engagées, le dialogue s’annonce compliqué et la marge de manœuvre restreinte. Le Venezuela connait des heures sombres et demeure dans l’attente d’une promesse de jours meilleurs.
Corentin RICHARD