Le Brésil, l’Argentine et le Chili représentent l’Amérique latine lors du plus grand événement de football féminin : la Coupe du monde féminine, qui se déroule du 7 juin au 7 juillet sur le territoire français.
Photo : AFP (Marta)/OL (Ada Hergerberg)/Agencia Uno (Christiane Endler)
Après avoir remporté la Coupe du monde en 2018 et la Champions League féminine en mai dernier, la France devient pour la première fois le plateau de la Coupe du monde féminine, accueillant 24 sélections du monde entier. Tandis que les équipes françaises ont vu cette récente série de victoires, certains insistent sur la présence d’adversaires très forts tels que les Etats-Unis, l’Allemagne ou encore l’Angleterre.
En huit éditions de la Coupe du monde féminine, les États-Unis ont terminé champions à trois reprises, avec l’Allemagne en deuxième place comptant deux victoires, le Japon et la Norvège en troisième place avec une seule. Ce paysage n’est pas très prometteur pour les équipes latino-américaines, mais les joueuses ne montrent aucun signe de découragement.
Il est vrai les équipes masculines du Brésil, de l’Argentine et du Chili ont déjà construit leur réputation tout au long de l’histoire du football. Pourtant, les équipes féminines de ces mêmes pays cherchent encore à construire de leur côté une renommée du même calibre. Pour le Brésil on peut attendre une certaine pression de la part du public, puisque l’équipe a rencontré quelques difficultés au cours de l’année 2018, en addition à la récente blessure de la célébrité Marta Vieira da Silva, six fois lauréate de «meilleure joueuse» dans la catégorie féminine. Si les brésiliennes remportaient la coupe cette année, le Brésil compléterait finalement sa grande lignée de prix majeurs du football.
Par ailleurs, le cas du Chili est très différent de son voisin sud-américain. Cet été, le Chili va participer à la première phase finale de la Coupe du monde de son histoire. L’équipe a pourtant terminé deuxième de la Copa America féminine, et ses efforts pour parvenir à se qualifier cette année ne sont pas passés inaperçus. Le coach de la sélection chilienne, José Letelier, affirme que cette participation à la Coupe du monde doit être considérée comme un pas important dans le long chemin vers la professionnalisation du football féminin, et pas comme un objectif ultime : «Il est important que le mondial ne soit pas le but final, il peut être un moyen pour continuer à avancer mais on ne doit pas prétendre que c’est uniquement un événement, il va marquer un chemin à suivre», déclare José Letelier dans un entretien avec EFE. En outre, la capitaine et gardienne de la sélection Christiane Endler conduit désormais l’équipe chilienne sous les projecteurs, puisqu’elle est devenue une référence pour son pays comme pour le PSG (Paris Saint-Germain), son équipe actuelle.
Finalement, la Coupe du monde féminine 2019 est une épreuve pour les sélections, mais également un rappel au public de ce qu’ont accompli les femmes sur le terrain sportif, surtout s’agissant du football : «On devrait avoir honte que le phénomène populaire le plus grand à avoir existé, ait passé plus d’un siècle à omettre la présence des femmes», dit Jorge Valdano, journaliste pour El País. Les femmes sont désormais de plus en plus visibles dans le monde du football, que ce soit sur le terrain de jeu comme derrière les coulisses. Malheureusement ceci ne les débarrasse pas des commentaires sexistes propres à un sport qui a été largement dominé par les hommes. Cela se renforce par plusieurs cas de commentatrices sportives qui doivent supporter de fortes critiques sur les réseaux sociaux de la part des fanatiques, personnes qui refusent d’accepter le progrès social en direction d’une possible égalité des genres. Ada Hergerberg, la première femme à avoir remporté le Ballon d’or féminin, est une jeune norvégienne qui joue pour l’Olympique Lyonnais et a décidé de ne pas jouer à l’occasion de la Coupe du monde de cette année. C’est son mode de protestation contre les inégalités entre les footballeuses et footballeurs.
Avec le début des matchs, la programmation de la télévision française change pour s’adapter au mieux à ce mois de football. Découvrez la complexité derrière le football féminin à travers plusieurs documentaires, touchant à plusieurs sujets qui entourent cette thématique : le football et les filles dans les banlieues, suivant le quotidien de la joueuse de l’OL Amel Majri(Lionnes, Marc Savourel), le football féminin dans le monde et ses variations culturelles (Little Miss Soccer, Jérémy Marcet Candice Prévost), l’enjeu presque dangereux du football féminin en Afghanistan (Le foot féminin à Kaboul, une lucarne de liberté, Wilm Huygen), et quelques autres exemples.
Amaranta ZERMEÑO
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