Le mexicain Allan Villavicencio expose sa nouvelle collection «La recherche du rayon vert» à la Maëlle Galerie à Paris, du 5 avril au 25 mai 2019. L’exposition porte sur l’œuvre de l’artiste qui est selon lui «Gênante, fragmentée et débraillée». L’artiste a été deux fois lauréat de la Bourse Jeune Créateur. Depuis peu il est membre de la Bourse nationale des artistes «FONCA» (Système national des créateurs du Mexique).
Photo : Rodrigo Terreros et Maëlle Galerie
Né à Querétaro en 1987, Allan Villavicencio est diplômé en arts visuels de l’École Nationale des arts plastiques à l’UNAM (Université Nationale Autonome du Mexique). Le jeune artiste a déjà exposé en Colombie, au Pérou, en Angleterre, et en France. Pendant presque dix ans d’expérience, il a accumulé plusieurs lauréats d’art. Aujourd’hui, il fait partie d’une nouvelle génération d’artistes visuels qui commencent à se démarquer dans la scène mexicaine. Inspiré de son quartier d’enfance, Villavicencio insiste sur l’importance de ses premières expériences avec l’art urbain. Il s’attarde surtout sur le concept d’expression à travers le graffiti. «L’école où j’ai fait mes études par exemple, était rembourrée par des tags faits avec l’aérosol, tous crées avec beaucoup d’habilité. De plus, c’était intéressant d’être témoin de la dispute entre les autorités scolaires qui peignaient les murs de gris pendant le matin, et les tagueurs qui trouvaient un mur prêt pour s’exprimer pendant la nuit. C’est ce bruit visuel et la manière de marquer leur territoire qui m’interpellaient, en mettant en évidence les fragments et les couleurs des différentes couches de peinture.» Affirme-t-il.
Ce sont les éléments fragmentés et inachevés qu’Allan Villavicencio incorpore dans ses outils de travail. Sa vision artistique reste très antagonique par rapport aux modèles basiques de l’art, puisqu’il tente de se démarquer de l’apparence esthétique. Villavicencio cherche tout le contraire en essayant d’atteindre un style bâclé et brut. Ses œuvres d’art ne suivent pas un prototype spécifique, mais conservent un point commun : l’artificialité. De puissantes couleurs néon prédominent dans ses peintures, parfois celles-ci contrastent avec des couleurs plus sombres. Cela peut créer une tension dans l’esprit des spectateurs. L’artiste joue aussi avec les limites des formes et des couleurs pour créer des paysages qu’il qualifie de «virtuels», du fait de la «surabondance» qu’il exprime dans ses toiles.
Face aux difficultés du marché artistique mexicain que Villavicencio qualifie «d’élitiste», l’artiste a trouvé la manière de s’adapter. Avec Andrew Birk et Matías Solar, il est le cofondateur du projet Fuego, un atelier dans la ville de Mexico qui est à la fois un espace de travail et un lieu d’exhibition. Son objectif est celui de créer un espace plus intime pour l’artiste invité, et d’exposer trois ou quatre fois par an. Jusqu’à présent, ils ont collaboré avec des artistes nationales et internationales, telles que Ana Segovia, Korakrit Arunanondchai, Sol Calero, et Dafna Maimo.
La dernière exposition de Villavicencio, La recherche du rayon vert, est une nouvelle méthodologie pour saisir l’art. L’artiste expérimente les limites conventionnelles qui définissent où commence et où termine l’œuvre d’art. Enfin, il tente de «penser à l’extérieur du cadre et au champ visuel dans lequel s’inscrit une peinture.» C’est donc la Maëlle Galerie qui devient la scène de cette expérience artistique. En invitant le public à devenir un acteur et à s’immerger dans l’univers de son œuvre, Villavicencio partage ce qu’il a construit.
Amaranta ZERMEÑO
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