Voilà 100 jours que Jair Bolsonaro est président du Brésil. À cette occasion, la cacique Ivanice Pires Tanoné, âgée de 64 ans, invitée par les éditions Actes Sud et Planète Amazone, visitera la France du 5 au 20 avril. Son souhait est de livrer une prise de conscience sur la situation écologique de l’Amazonie.
Photo : Ito Waia
Cette cacique représente son peuple Kariri Xocó à Alagoas depuis plus de trente ans. Véritable gardienne de la nature, elle replante des arbres, seule. Reforestation qui sert à la protection des derniers hectares de forêt sacrée des terres de son peuple. Or sa lutte contre la déforestation et l’assèchement du fleuve San Francisco n’est pas entendue par le président Jair Bolsonaro. Ce président menace les minorités indigènes. Leur culture et les écosystèmes dont ils dépendent sont alors en danger.
Alors que les minorités autochtones sont plus que jamais incomprises par leur gouvernement, la cacique Tanoné cherche du soutien en France. Lors de sa visite, elle portera également la voix de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature. Mouvement lancé par la COP 21, pour la paix, la justice climatique et les générations futures. En parallèle, la cacique assurera la promotion de l’ouvrage Paroles des peuples racines – Plaidoyer pour la Terre, un livre de Sabah Rahmani qui rassemble les témoignages de 19 représentants autochtones dans le monde, mais qui représente aussi la Déclaration de l’Alliance des Gardiens et Enfants de la Terre Mère, pacte signé à Brasília par 200 indigènes et alliés de 30 pays.
Pendant sa campagne présidentielle, Bolsonaro a déclaré que «les indiens n’auront plus un centimètre de terres en plus». Depuis son investiture au gouvernement brésilien, les terres indigènes sont désormais à la merci de l’agro-business, de l’industrie minière et des grands complexes de barrages. Cela représente la violation de la Constitution de 1988 et de la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail.
Lors de son appel en France, la cacique livrera plusieurs conférences. Première conférence le mercredi 10 avril lors de la «Up Conférences» à Hasard Ludique, Paris. Seconde conférence le lendemain à l’occasion des «100 jours de Bolsonaro» à l’Espace Niemeyer, Paris. Dernière conférence le mercredi 17 avril lors de la conférence «S.O.S. d’un Brésil indigène en détresse» à l’Espace Jean Dame de la Capitale française.
Eulalie PERNELET