Pluridisciplinaire, la revue Caravelle, fondée en 1963 par Frédéric Mauro, Paul Mérimée et Jean Roche, a pour objets principaux les études littéraires, l’histoire sociale et culturelle et les autres champs des sociétés et de la culture hispano-américaines. Trilingue (français, espagnol, portugais), elle publie des numéros thématiques, soit sur l’ensemble latino-américain, soit sur un pays ou un groupe de pays du sous-continent. À raison de deux numéros par an, elle publie en avril son 111e numéro consacré aux activités minières en Amérique latine.
Photo : Pérou/Jean-Claude Gerez
Au tournant du troisième millénaire, la reprise des activités minières dans de nombreux pays latino-américains fait écho à l’importance que ce secteur a pu avoir durant la période coloniale, aussi bien sur un plan social et économique que géopolitique.
La question des retombées en termes de développement des espaces concernés, d’impacts environnementaux et d’amélioration (ou pas) des conditions de vie des populations locales, s’articule avec celle du rôle joué par les autorités (quel que soit le niveau territorial de gestion politique) et par les entreprises étrangères qui pilotent les sites miniers et, ce faisant, bien souvent, la vie socio-économique locale.
Ce triptyque d’acteurs –État, entreprises, populations locales– constitue la pierre angulaire de l’organisation matérielle et politique de l’activité minière. Cette dernière interroge la relation aux ressources locales et à leur exploitation, qui dépendent de schémas socio-culturels très divers et dont les enjeux sont profitables ou subis selon le groupe d’acteurs.
Les jeux de pouvoir et les liens qui unissent ces acteurs se situent entre résistance et légitimation, appui et rejet ; ils sont portés à la fois par les discours et les actions qui configurent les modalités de l’activité minière et ses retombées socio-spatiales.
Martine Guibert, qui a coordonné ce nouveau numéro de la revue Caravelle, est maître de conférences au département de géographie – aménagement – environnement de l’université Toulouse Jean Jaurès. Elle est aussi membre du laboratoire de recherche Dynamiques rurales, UMR 104 UTM / INP-ENSAT / ENFA.
D’après Caravelle
Revue Caravelle, N°111, 2018 – Presses universitaires du Midi PUM