L’association EFiGiES, qui vise à créer de la solidarité entre étudiants, doctorants et jeunes chercheurs en Études Féministes, Genre et Sexualités à travers une mise en commun de savoirs et d’informations, adresse un message à toutes celles et tous ceux qui demeurent solidaires du peuple mapuche en résistance de part et d’autre de la Cordillère des Andes, message que nous avons souhaité reproduire ici. Elle propose également de rencontrer deux femmes mapuche au sujet des luttes pour le Territoire-Terre en octobre prochain.
Photo : Cedoc Perfil
Au Chili, l’escalade de violence que nous avions déjà dénoncée l’an dernier envers le peuple Mapuche dans la IXe région ne cesse de s’amplifier avec de violentes perquisitions dans les communautés accompagnées de tirs de gaz lacrymogènes, des enfants blessés par des balles de plomb et de caoutchouc et des arrestations arbitraires de mineurs. Cette persécution policière s’accompagne d’une criminalisation judiciaire avec l’utilisation de témoins cagoulés, la manipulation de preuves, des détentions préventives de plus d’un an avant les jugements qui se terminent souvent par des non-lieu ainsi que des menaces et des filatures de leurs propres défenseur.e.s. Rappelons que, dans ce contexte, nous avons appris en juin dernier que le gouvernement de M. Piñera a envoyé plusieurs groupes de «carabineros» (policiers militaires) dans des camps d’entraînement anti-terroristes aux États-Unis et en Colombie.
La situation des communautés mapuche au sud de l’Argentine est aussi alarmante, particulièrement dans la province de Chubut où a disparu en août 2017 le jeune argentin Santiago Maldonado lors d’une vaste perquisition opérée par la police militaire dans le territoire de la communauté mapuche Pu Lof en Résistance, du département de Cushamen. Cette disparition et la réapparition deux mois plus tard du corps de Santiago Maldonado dans la rivière voisine de la communauté a permis de révéler l’ampleur de la répression dont souffrent, depuis des décennies, les communautés mapuche au sud de l’Argentine.
À la suite de cet événement, une centaine d’organisations de peuples autochtones, Amnesty International, le Service de paix et justice (Serpaj) et l’Assemblée permanente de droits humains (APDH) ont adressé un communiqué au gouvernement argentin pour dénoncer la «stigmatisation et la persécution à l’encontre du peuple mapuche». Le communiqué intitulé «La lutte indigène n’est pas un délit» interpellait le gouvernement en déclarant : «Le ministère de la Sécurité considère les revendications territoriales mapuche comme des menaces pour la sécurité publique […] L’État privilégie en fait les intérêts des entreprises pétrolières et criminalise le peuple mapuche.»
Dans le cadre de la journée internationale des peuples indigènes des Amériques, le 12 octobre prochain, nous invitons Mme Natividad Llanquileo, avocate mapuche et présidente du CID SUR (Centre de recherche et de défense SUR), à Temuco, IXe région du Chili à venir témoigner de la grave situation des droits humains en territoire mapuche (Wallmapu). Dans ce même contexte, nous invitons également M. Mauro Millan, Lonko (responsable) de la communauté mapuche Pillan Mawiza, située dans la province de Chubut en Patagonie argentine, et Mme Ana Margarita Ramos, anthropologue et chercheuse, à venir également témoigner de la situation peu médiatisée des peuples autochtones d’Argentine.
Dès à présent nous vous informons que, grâce au soutien des membres de la Région Amériques d’Amnesty International France, leur séjour en France débutera par une conférence le jeudi 11 octobre, de 19 heures à 22 heures, au siège d’Amnesty International, 72-76 boulevard de la Villette, 75019 Paris (Mo Colonel Fabien). L’accueil aura lieu à partir de 18h30, en raison d’un code d’accès mis en place à partir de 19 h.
S’il ne vous est pas possible de participer à cette rencontre, nous sommes prêts à accueillir vos propositions de rencontres et entretiens avec Mme Natividad Llanquileo les vendredi 12 et samedi 13 octobre et le lundi 15 octobre avant son départ en Suisse jusqu’au 21 octobre. Et ensuite jusqu’au 29 octobre.
D’après l’association EFiGiES