Alors qu’il présente cet automne son nouveau film, le très attendu Roma, long métrage aux inspirations autobiographiques dans le Mexico du début des années 1970, Alfonso Cuarón, l’un des «co-fondateurs» du festival Lumière puisqu’il s’y rendit dès la première année, revient à l’occasion de sa dixième édition. Après l’hommage à Guillermo del Toro l’an dernier, c’est une nouvelle occasion de saluer l’extraordinaire génération du cinéma mexicain.
Photo : Festival Lumière
C’est en 2001 qu’Alfonso Cuarón s’est fait remarquer sur la scène internationale avec Y tu mamá también, avec Gael García Bernal et Diego Luna. Attaché au royaume de l’enfance et remarqué pour son adaptation du classique de la littérature britannique La Petite princesse en 1995, le cinéaste mexicain a aussi réalisé De grandes espérances (1998), ainsi qu’Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban (2004), film qui lui apporte la consécration internationale.
Toujours imprévisible, il s’est tourné vers des projets audacieux qui furent de grandes réussites, d’abord avec Les Fils de l’homme (2006) puis avec Gravity (2013). Ces deux films de science-fiction signent un tournant significatif dans sa carrière. C’est avec Gravity qu’il a obtenu l’Oscar du meilleur réalisateur ainsi que six autres récompenses.
Si son exploration de genres aux antipodes les uns des autres force l’admiration, c’est la capacité de Cuarón à décortiquer le rapport de l’Homme à un monde en crise, ainsi que sa façon d’exister coûte que coûte comme auteur, et comme mexicain, à l’intérieur du système de production désormais mondialisé, qui font de lui l’un des cinéastes les plus passionnants du moment. Avec un retour sur son travail, une master class et l’avant-première de son nouveau film, Roma, c’est une belle visite que propose le festival Lumière. Et une grande fierté de l’accueillir.
Tourné en 65mm et sublimé par un noir & blanc cristallin, Roma puise dans les souvenirs familiaux de Cuarón pour dépeindre la société mexicaine des années 1970 au cœur d’une capitale bouillonnante et à travers un formidable portrait de femmes. «Il s’agit du premier film dans lequel je peux complètement intégrer tout ce que je souhaite transmettre au cinéma. On y trouve plusieurs formes et couleurs d’émotions que je travaille depuis mes débuts comme réalisateur», confiait-il récemment au magazine IndieWire.
Le film a été sélectionné aux festivals de Venise, de Telluride, de Toronto et de New York. La présentation au festival Lumière constituera l’avant-première française. Également présent l’an dernier, Alfonso Cuarón avait présenté un film expérimental de 1964, La fórmula secreta de Rubén Gámez. «Et c’est à Lyon que je voulais présenter mon film au public français» nous a-t-il déclaré.
D’après le Festival Lumière