Tournée internationale du président argentin Mauricio Macri initiée à Moscou et achevée à Paris

Selon l’Indicateur du Climat Économique (ICE), élaboré par la Fondation Getulio Vargas et l’Institut d’Études Économiques de l’Université de Munich, l’Argentine se trouve en tête des pays latino-américains avec le meilleur « climat » pour les investissements commerciaux. Le président Mauricio Macri profite de ce contexte économique favorable pour faire une tournée internationale, initiée le 23 janvier en Russie et suivie à Davos et Paris.

Photo : Maksim Blinov/Sputnik

Dans cette conjoncture favorable à son projet politique, le président argentin Mauricio Macri a reçu, en novembre dernier, la médaille d’or de la Société des Amériques au siège du Conseil des Amériques de New York. Cette distinction lui a été conférée par son « leadership transformateur dans la République Argentine et dans toute la région ». Dans ce sens, Bill Rohdes, le président du Council of the Americas, a déclaré que « depuis son élection, [Macri] a stabilisé l’économie, ce qui entraîne des effets bénéfiques pour la croissance du pays et sa réinsertion dans l’économie globale ». Or, si les perspectives sont bonnes, les prémices d’une relance de l’économie argentine se confirmeront-elles ? Il est trop tôt pour le dire. Cependant, bien que les inégalités sociales soient encore sévères, deux ans après son élection, le président Mauricio Macri semble avoir réussi à consolider les bases de son programme.

C’est dans ce contexte marqué par la restructuration de l’économie et l’effondrement du populisme kirchneriste, balayé par les scandales de corruption et de « trahison à la patrie » de la part de l’ex-présidente Cristina Kirchner, que s’inscrit la tournée internationale initiée le 23 janvier par le chef d’état Argentin. La première étape du voyage s’est déroulée à Moscou, où Macri a assisté à la cérémonie d’inauguration de la « Place de la République Argentine », située au centre de la capitale, à proximité de l’ambassade du pays sud-américain. Cet acte officiel répond à celui qui a eu lieu en septembre dernier à Buenos Aires, où une place a été baptisée « Fédération Russe ».

Dans la même journée, le président Vladimir Poutine et le président Argentin, qui par ailleurs est le premier chef d’État de son pays à se rendre en Russie, ont mené des négociations sur des accords bilatéraux et des problèmes internationaux. Le service de presse du leader russe a souligné que les parties se sont mises d’accord pour « discuter des questions de développement de la coopération russo-argentine globale, d’un partenariat stratégique dans les domaines politique, économique, culturel et humanitaire, ainsi que l’échange de points de vue sur des questions d’actualité de l’agenda international ».

Pour Poutine et Macri, ce n’est pas un premier contact. Les dirigeants des deux pays se sont rencontrés pour la première fois en septembre 2016 en Chine sur les champs du sommet du G20. À cette occasion, le président Argentin s’était prononcé en faveur d’un renforcement de la coopération avec la Russie, en particulier dans le domaine de l’énergie. Et en effet, les possibilités offertes par l’Argentine suscitent l’intérêt des russes notamment en matière d’énergie nucléaire, d’hydroélectricité et d’industrie minière, en particulier du gaz naturel et du lithium. Macri s’est montré rassurant devant les PDG des plus importantes entreprises et potentiels investisseurs : « l’Argentine a opéré depuis deux ans un changement politique profond. Nous nous sommes éloignés d’un régime populiste qui allait nous mener au bord d’une nouvelle crise économique très importante, et maintenant nous pouvons dire que l’économie est en ordre ».

Sur le plan diplomatique, l’ambassadeur de l’Argentine à Moscou, Ricardo Lagorio, a remarqué que cette réunion ouvrira un grand programme d’échange de visites réciproques en 2018 : Macri prévoit de se rendre en Russie lors du championnat du monde de football en juin et, de son côté, Vladimir Poutine visitera l’Argentine fin novembre pour participer au sommet du G20 à Buenos Aires. La Russie a été le premier arrêt international de la tournée du président argentin, qui a ensuite poursuivi son voyage en Suisse, où il participe actuellement au forum économique Mondial de Davos. La prochaine étape donnera un nouvel élan à la coopération franco-argentine avec la réunion prévue à Paris avec Emmanuel Macron  le vendredi 26 janvier.

Eduardo UGOLINI