En 1985 est né Reporters sans frontières (RSF) avec un statut consultatif auprès de l’Organisation des Nations Unies, de l’Unesco, du Conseil de l’Europe et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). RSF est une organisation indépendante basée à Paris. Afin de garder cette indépendance, elle publie régulièrement des albums photos dont le dernier, consacré aux photos de Raymond Depardon, vient de paraître.
Photo : RSF
Reporters sans frontières a des sections à l’étranger, ses bureaux dans dix villes, dont Bruxelles, Washington DC, Berlin, Tunis, Rio, Stockholm, et son réseau de correspondants dans 130 pays lui confèrent une forte capacité de mobilisation et d’interpellation, ainsi qu’une influence sur le terrain comme dans les ministères et les enceintes où sont rédigées les normes sur la presse et Internet. Elle vient de publier un nouveau album de photos en soutien à ses activités dans le monde entier dans le cadre de la collection d’album « Cent photos pour la liberté de la presse dans le monde ».
Depuis leur (re)création, les JO sont à la fois une célébration du sport et un miroir de la géopolitique. C’est ce mariage spectaculaire qu’illustre le portfolio inédit des images « olympiques » de Raymond Depardon. Photographe empathique, il traite avec la même passion l’ordinaire et l’exceptionnel. À Tokyo, en 1964, à Grenoble en 1970 ou à Montréal en 1976, il capte la joie et l’effort sur les pistes, les tapis ou les bassins comme le suspense ou la liesse dans les tribunes. Le voici aussi témoin de la grande Histoire. Le poing levé des athlètes afro-américains à Mexico en 1968, la silhouette cagoulée d’un preneur d’otages à Munich en 1972, la placidité satisfaite de Leonid Brejnev à Moscou en 1980 : tous ceux qui, pour le meilleur ou pour le pire, ont participé à la grande geste olympique sont saisis dans son magnifique noir et blanc.
Exacerbée au long du XXe siècle par les totalitarismes et les guerres, la diffusion d’informations fabriquées ou manipulées pour influencer peuples et individus prend aujourd’hui de nouvelles formes. Fake news, désinformation, et autres « faits alternatifs », élaborés pour servir des stratégies politiques et économiques, sont accélérés et démultipliés par la puissance des réseaux Internet. Face à ce « bourrage de crâne 2.0 » qui n’hésite pas s’il le faut à s’abriter derrière la liberté d’expression, que peuvent les journalistes, censés être les propagateurs du vrai et du véritable ?
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