Le Parlement argentin a adopté le très controversé projet de loi sur les retraites. La réforme, qui prévoit de réduire l’augmentation des pensions et de repousser l’âge de départ à la retraite, est destinée à faire 5 milliards d’euros d’économie. France 24 dresse un bilan de cette mobilisation et revient sur le contenu de cette réforme.
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La forte mobilisation dans la rue n’y aura rien fait. Le gouvernement argentin de centre-droit est parvenu, mardi 19 décembre, à faire adopter au Parlement la très controversée réforme du système de retraite. Les députés de Cambiemos, la coalition au pouvoir, ont obtenu 128 voix en faveur du projet de loi, 116 ont voté contre et deux se sont abstenus. Destinée à réduire le déficit budgétaire de 5 milliards d’euros par an, la réforme prévoit de réduire l’augmentation des pensions, en l’indexant sur l’indice officiel mesurant l’inflation, et de repousser l’âge de départ à la retraite de 65 à 70 ans pour les hommes et de 60 à 63 ans pour les femmes. Le chef du gouvernement, Marcos Peña défend cette réforme, assurant que les retraités n’y perdront pas en pouvoir d’achat.
Au pouvoir depuis fin 2015 et net vainqueur des législatives partielles d’octobre, le président de centre-droit, Mauricio Macri, tenait à cette réforme pour assainir la situation budgétaire de la troisième économie d’Amérique latine. Il envisage deux autres réformes polémiques : une réforme du Code du travail et une autre fiscale. « Le vote, ce n’est pas la fin de l’histoire. Ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est le point de départ, le début d’une résistance pacifique », a déclaré Agustin Rossi, le président du groupe parlementaire Front pour la victoire (FPV, gauche), de l’ex-présidente Cristina Kirchner. « C’est une arnaque aux retraites et à ceux qui touchent des allocations », a réagi Axel Kicillof, ancien ministre de l’Économie.
Lundi, alors que les députés examinaient le texte, des manifestants incontrôlés ont déclenché de violents incidents entre la police et des participants à la manifestation. Des dizaines de manifestants et policiers ont été blessés. Les forces de l’ordre ont interpellé des dizaines de casseurs. La plupart des contestataires, rassemblés à l’appel de syndicats et de partis politiques d’opposition, ont manifesté pacifiquement, mais plusieurs centaines de casseurs ont défié les forces de l’ordre en leur jetant des pierres avant le début de la marche devant le parlement.
Les échauffourées ont duré quatre heures. La police antiémeutes a tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène, après avoir éprouvé des difficultés à éloigner les manifestants les plus déterminés. Les protestataires dispersés ont laissé derrière eux de nombreux dégâts. La place du Congrès et les rues environnantes étaient jonchées de pierres, de débris, de cartouches tirées par la police, ainsi que de parois de protection de chantiers qui avaient été arrachées et incendiées.
D’après France 24