La 35ème session du Forum des présidents des parlements d’Amérique centrale et des Caraïbes (FOPREL), qui s’est tenue du 14 au 17 novembre à la Chambre des Représentants de Rabat, avait pour but d’encourager le dialogue et la coopération entre les pays d’Afrique, d’Amérique centrale et des Caraïbes.
Photo : Libération Maroc
Le FOPREL (pour Foro de Presidentes de Poderes Legislativos de Centroamérica y la Cuenca del Caribe) a été créé en 1994 dans le but d’harmoniser les Constitutions des pays membres. Il a depuis mis en place des mécanismes de consultations entre les présidents des institutions législatives, pour faire face aux défis économiques, politiques, sociaux et écologiques de la région. Le parlement marocain a, pour sa part, rejoint cette assemblée parlementaire en qualité d’observateur en 2014.
Les présidents des parlements des dix pays membres d’Amérique centrale et des Caraïbes – à savoir le Guatemala, le Belize, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua, le Costa Rica, la République dominicaine, le Mexique, le Chili et Porto Rico – étaient présents pour cette 35ème édition du Forum. Laura Tucker Longsworth, qui en est la Présidente temporaire, a d’ailleurs rappelé que cette assemblée doit faire figure de « plateforme modèle » et encourager des initiatives collectives de ce type.
Le Forum incite et soutient également les études parlementaires fondées sur l’échange d’expériences à l’échelle de la région, en vue d’optimiser l’efficacité et la cohérence des institutions législatives respectives des pays membres. L’immigration, en tant que question actuelle et sensible, était au cœur du programme de la manifestation.
Résolution majeure adoptée à l’occasion de ce 35ème FOPREL , la « Déclaration de Rabat » a été approuvée à l’unanimité. Elle porte sur la question du Sahara occidental, dont le statut en tant que territoire reste encore à déterminer. Cette ancienne colonie espagnole au Maroc est la source d’un conflit régional important depuis que le Front Polisario l’a déclarée indépendante en 1976, sous le nom de République Arabe Sahraouie Démocratique. L’Algérie, qui avait soutenu le mouvement et qui s’est battue contre les forces marocaines en 1976, est opposée à la souveraineté du Royaume de Mohammed VI sur la zone. Les tensions étant toujours vives, la Déclaration appelle à appuyer les efforts pour parvenir à une solution pacifique, définitive et négociée, à travers le dialogue et le respect des décisions du Conseil de sécurité de l’ONU ; tout en préservant la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc.
Les représentants des pays membres ont également évoqué un enjeu majeur : le climat. La question est d’autant plus urgente dans la région que plusieurs îles des Caraïbes ont été dévastées par les ouragans et les séismes en septembre dernier. Outre les risques naturels, ceux-ci n’ont pas manqué d’attirer l’attention sur le fait que les changements climatiques impliquent de même de lourdes conséquences socio-économiques. Le FORPREL a souligné à ce titre les principes et les objectifs des institutions législatives des pays membres et du Maroc, à savoir l’accès généralisé au développement, la promotion des ressources et l’intégration économique fondée sur le développement durable. Les parlementaires d’Amérique centrale et des Caraïbes ont d’ailleurs affirmé leur soutien au Maroc pour la réussite de la 22ème Conférence des Parties de la convention Cadre sur les changements climatiques (COP22).
À l’issue du Forum, les pays membres ont adopté une déclaration parlementaire conjointe sur « le rôle des parlements devant la migration intra-régionale », ainsi que plusieurs résolutions portant sur des questions de sécurité régionale et de coopération économique.
Bonnie DUPONT