Ce mardi 31 octobre, un véhicule bélier a foncé sur des passants en roulant à contre-sens sur une piste cyclable sur l’île de Manhattan à New York. Au volant, Saypullo Saipov, un Ouzbek de 29 ans, installé aux États-Unis depuis 2010. Interpellé par la police, l’assaillant aurait perpétré son crime au nom de l’État islamique. Cette attaque a fait huit victimes, dont cinq touristes Argentins.
Photo : Familiares argentinos
Ils étaient dix lorsque l’avion a décollé pour New-York ; ils ne rentreront pas tous en Argentine. Hernán Mendoza, Diego Angelini, Alejandro Pagnucco, Ariel Erlij et Hernán Ferruchi, tous originaires de Rosario, troisième ville d’Argentine, située à 300 kilomètres au nord de Buenos Aires, étaient âgés de 48 à 50 ans. Anciens camarades de l’Instituto Politécnico Superior de Rosario, promotion 1987, ils avaient décidé l’an passé de venir fêter entre amis le 30ème anniversaire de la fin de leurs études à Boston où s’est installé l’un d’eux, Martín Marro, blessé lors de l’attentat, actuellement hospitalisé au Presbiterian Hospital de Manhattan mais hors de danger selon les autorités.
« LIBRE », des lettres inscrites en noir sur blanc sur les tee-shirts que portaient les membres de ce groupe d’amis argentins avant de prendre leur vol pour quelques jours de vacances à New York. Une liberté une nouvelle fois anéantie par le terrorisme. La fête a tourné au drame alors que les États-Unis célébraient Halloween dans les rues de New-York. Le groupe d’amis avait décidé de découvrir l’île de Manhattan à bicyclette ce mardi, avant d’être fauché par la camionnette, peu après 15h. Une Belge, deux Américains et cinq Argentins : les victimes de cette attaque sont à l’image du cosmopolitisme de la très touristique ville de New-York.
Après l’attentat de New York, l’Argentine pleure ses morts et on imagine l’injustice ressentie par le peuple argentin. Jusqu’ici, le pays ne se sentait pas directement concerné par le terrorisme international. Le président argentin Mauricio Macri s’est dit « profondément affecté par les morts tragiques de mardi après-midi à New York » et renouvelle son « appel à la paix, afin d’en finir avec ces horreurs ». Une veillée à la bougie en hommage aux victimes a été organisée par les anciens élèves devant l’école Polytechnique et la ville de Rosario a décrété trois jours de deuil.
Si l’Argentine n’a pas connu d’attentat terroriste depuis vingt-cinq ans, ce triste hasard qui a ébranlé le continent sud-américain rappelle que peu importe sa nationalité, peu importe son mérite, peu importe son appartenance religieuse, le terrorisme assassine des gens qui se trouvent malheureusement au mauvais endroit, au mauvais moment. La solidarité internationale est la seule force pour lutter contre le terrorisme islamique. « LIBRE », un appel à la paix.
Marlène LANDON