Le dimanche 13 août, après le dépouillement de 97 % des voix, Cambiemos (« Changeons »), le parti libéral du président argentin Mauricio Macri, a remporté la plupart des provinces lors des Primaires Ouvertes, Simultanées et Obligatoires (PASO). Dans la province de Buenos Aires, la plus importante du pays, la coalition de centre droit du président Mauricio Macri égalise avec l’ancienne présidente Cristina Kirchner, candidate au poste de sénateur.
Photo : Actu-Orange Argentina
Le président a remercié « chaque Argentin qui s’est prononcé pour un changement plus vivant que jamais ». Avec 35,9 % des voix, Cambiemos s’impose à la coalition formée par l’ex-présidente péroniste Cristina Kirchner, Unidad Ciudadana et le Frente para la Victoria (20,34%). Mais si le scrutin confirme la prééminence de Cambiemos au niveau national, elle n’en demeure pas moins contenue à Buenos Aires. En effet, dans cette province clé, car elle mobilise près du 40% de l’électorat du pays, la « cheffe » Cristina (comme l’appellent ses partisans) réussit son retour fracassant en politique en se positionnant tête à tête face à Estebán Bullrich, ex-ministre de l’éducation macriste.
Or, cette élection représente pour Kirchner un double enjeu, donnée majeure du scrutin – et de tous les scrutins depuis des décades de corruption : même si elle n’obtenait que la deuxième place lors des prochaines législatives, Mme Kirchner, qui fait l’objet de différentes enquêtes judiciaires et a été mise en examen dans trois affaires de corruption, pourrait être élue sénatrice. Avec son siège au Sénat, l’ancienne présidente obtiendra l’immunité parlementaire.
Toutefois, bien que Kirchner puisse compter avec le soutien d’une grande partie de la population de Buenos Aires, la jeune coalition libérale du président Mauricio Macri se consolide comme la première force politique de l’Argentine, pays où les historiques partis péroniste et radical ont alterné avec les années noires des dictatures militaires. Ainsi, le résultat des primaires exprime clairement l’approbation populaire à vingt mois du nouveau gouvernement, qui tente d’affirmer ses idées dans un contexte marqué par le découragement des classes les plus défavorisées malgré les signes de reprise de l’économie. S’il réussit à gagner l’appui des forces de l’opposition, comme il l’avait fait depuis son arrivé au pouvoir, Mauricio Macri a de grandes chances de faire passer son programme de transformation sociale lors des prochaines législatives en octobre prochain.
Eduardo UGOLINI