Autres Brésil propose à Paris mercredi 17 mai un débat « Après le coup d’État au Brésil »

Évènement organisé à Paris par l’association Autres Brésils le mercredi 17 mai prochain réunira des spécialistes pour débattre de la politique et la société brésiliennes après le processus de destitution de l’ex-présidente Dilma Roussef.

Photo : Agencia Senado Brasil

L’association Autres Brésil réalise le débat « Après coup d’État au Brésil » le mercredi 17 mai à 19h30 au Centre international de culture populaire (CICP) à Paris. Le débat portera sur la situation politique brésilienne un an après l’ouverture au Sénat du processus de destitution de l’ex-présidente Dilma Roussef. « Après coup d’État au Brésil » est la deuxième rencontre dans un cycle de débats prévus pour analyser les enjeux actuels de la politique brésilienne et des possibles sorties pour la crise. L’événement sera modéré par Ivan du Roy, journaliste cofondateur du magazine Basta ! et comptera la présence de Pierre Salama, économiste et professeur à l’université Paris XIII, Maud Chirio, maître de conférences à l’université Paris Est-Marne-la-Vallée et spécialiste de l’histoire contemporaine du Brésil et Silvia Capanema, historienne du Brésil contemporain, maître de conférences en civilisation brésilienne à l’université de Paris XIII.

Rappel historique

Le Brésil vit une crise économique, sociale et politique depuis 2014, qui a culminé à la destitution de la présidente Dilma Roussef le 31 août 2016, à la moitié de son deuxième mandat, « accusée de crime de responsabilité ». La destitution génère encore des discussions, étant vue comme justifiée par les opposants de Dilma et considérée par certains comme un coup d’état institutionnel. Depuis, la crise politique et institutionnelle s’aggrave au Brésil. Le Parti des travailleurs (PT), celui de l’ancienne présidente, s’est démoralisé et a perdu la majorité des élections locales, mais il n’est pas le seul atteint. La destitution de Dilma Rousseff n’a pas mis fin aux scandales de corruption. L’opération Lava Jato (lavage express) continue à investiguer le grand système de détournement de fonds orchestré par les géants du bâtiment et travaux publics et des directeurs du groupe pétrolier d’État Petrobras avec la complicité des principaux partis politiques brésiliens.

Contexte actuel

Pour combattre la crise économique, le nouveau gouvernement, commandé par l’ex-vice-président Michel Temer, investit dans des mesures d’austérité, comme le gel des dépenses d’État pour 20 ans, approuvé par la PEC (Projet d’amendement constitutionnel) 241. Plus récemment, deux projets de loi, qui doivent encore passer au Sénat, font du bruit : la réforme des retraites, qui pousserait la retraite à l’âge de 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes, et la nouvelle loi du travail qui flexibiliserait les contrats de travail et affaiblirait les syndicats. Cependant, ces nouvelles mesures ont provoqué la colère d’une partie de la population, étant perçues comme une régression des droits sociaux. Par conséquent, le pays a vécu le 28 avril la première grève générale en 21 ans. Des milliers des manifestants se sont réunis à São Paulo, Brasilia, Rio de Janeiro et dans la plupart des grandes villes. Écoles publiques et privées, postes, banques, commerces, transports, hôpitaux ont été perturbés et des confrontations entre des manifestants et les forces d’ordre ont eu lieu. La tension monte dans ce pays qui devient de plus en plus polarisé entre groupes de droite et de gauche et gouverné par un gouvernement centriste.

Barbara D’OSUALDO

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