Parmi les sept films sélectionnés pour la Semaine de la critique au Festival de Cannes, trois sont latino-américains. Les voici présentés ci-dessous par son délégué général, Charles Tesson. Un film aussi durant la Quinzaine des Réalisateurs, deux autres également lors de la section Un certain regard.
Photo : Cannes 2017
La familia, le premier film de Gustavo Rondón Córdova est un récit d’apprentissage et d’initiation captivant entre un père et son fils fuyant leur banlieue dangereuse. Dans un climat de tension permanente, le père et le fils vont apprendre à se connaître au cours d’une déambulation urbaine dans un Caracas comme on ne l’a jamais vu. Une révélation, une œuvre poignante sur la transmission.
Los Perros est le second long métrage de la réalisatrice chilienne, Marcela Said. Au travers d’un personnage féminin surprenant, imprévisible, le film règle ses comptes avec les vestiges de la dictature du général Pinochet et l’hypocrisie régnante. Courageux, dérangeant, audacieux, il confirme après L’été des poissons volants, sélectionné à la Quinzaine 2013 dont l’entretien a paru dans la Revue n° 279 d’Espaces Latinos fin 2013, avait montré tout le talent de la réalisatrice.
Avec son deuxième film, Gabriel e a montanha le réalisateur brésilien Fellipe Gamarano Barbosa filme, après Casa Grande, le voyage en Afrique d’un jeune idéaliste qui pense pouvoir changer le monde grâce à son engagement et son altruisme. Malgré la magie des paysages spectaculaires et des rencontres empreintes de générosité et d’humanité, Gabriel est aveuglé par le mythe de la pureté des origines, ses certitudes d’homme de la civilisation.
Les dix courts et les sept longs-métrages de la compétition de la Semaine seront placés sous le regard du Président du jury, le brésilien Kleber Mendonça Filho, le réalisateur d’Aquarius en compétition officielle l’an passé, qui décernera pour les longs métrages le Grand Prix Nespresso, le Prix Révélation France 4 ainsi que le Prix Découverte Leica Cine du court-métrage.
Pour la Quinzaine des Réalisateurs, avec quatre films français, quatre étatsuniens et trois italiens, il n’y a cette année qu’un seul film latino : La defensa del Dragón de la colombienne Natalia Santa (premier film). Mais on peut admirer la magnifique affiche de la Quinzaine, une photographie de la mexicaine Graciela Iturbide prise en Italie, à Cinecitta, qui saisit en contre-plongée un ciel nuageux avec un bout d’enseigne où on peut lire « sogno » (« rêve »).
La section Un certain regard accueille neuf films européens et deux films latinos : La novia del desierto de Cecilia Atan et Valeria Pivato (Argentine) et Las hijas de Abril de Michel Franco (Mexique), après Chronic, prix du scénario en 2015. C’est Uma Thurman qui sera présidente de ce jury. Ce sont donc six films latino-américains qui seront projetés à Cannes pour le 70e Festival.
Alain LIATARD
Envoyé spécial