Dimanche 2 avrnil sera un jour particulier pour l’Équateur, qui élira son futur président pour un mandat de quatre ans. Le premier tour avait tranché en faveur de Lenín Moreno (39,6 % des voix) et Guillermo Lasso (28,09 %). Candidat socialiste héritier de la politique de Correa et ancien vice-président, Lenín Moreno s’avère être le favori des sondages, selon les études de Cedatos et Market.
Photo : Alchetron et WordPress
Le candidat socialiste, s’il est élu, s’est engagé à concilier ralentissement économique et développement énergétique et infrastructurel. Parmi ses autres promesses qui font parler d’elles, celle de maintenir l’asile accordé à Julian Assange (le fondateur de WikiLeaks), réfugié en Équateur depuis cinq ans déjà. Une mesure-vitrine peut-être, au nom des droits de l’Homme.
En face, se trouve un ex-banquier qui ne parvient pas à s’auréoler d’autant de publicité. Promoteur du libéralisme et des alliances internationales, Guillermo Lasso, candidat de droite du parti Creando Oportunidades, est soutenu par le Parti social-chrétien. Malheureusement pour son image médiatique et politique, il a refusé à plusieurs reprises de prêter un serment certifiant n’avoir jamais trempé dans affaires de corruption, ainsi que de notifier devant notaire qu’il n’a jamais bénéficié de placements d’avoirs dans les paradis fiscaux, liés à la crise économique de 1999 ou associés à de la corruption impliquant les plus grandes entreprises d’Amérique du Sud. Actuellement, selon les déclarations de Correa, le service des impôts enquête sur de possibles activités offshore de Guillermo Lasso.
Ce dernier s’en défend par l’offensive, en amenant sur la scène politique la théorie du complot : il serait victime d’une « fraude électorale », et ce depuis le premier tour des élections. Un argument facile pour justifier a priori une possible défaite. Quoi qu’il en soit, le verdict aura lieu à la fin de la semaine. Pour en savoir plus sur la transition potnéolibérale de l’Équateur, les éditions de l’IHEAL viennent de publier un livre intitulé L’Équateur de Rafael Correa (Cahiers des Amériques latines n°83).
Lou BOUHAMIDI