L’auteure est déjà venue à nos Belles Latinas à trois reprises. Avec ses livres précédents, tous autour de son enfance argentine et de sa jeunesse exilée en France. Son dernier roman, La danse de l’araignée vient de paraître aux éditions Gallimard comme ses trois autres ouvrages. Une fidélité dans le récit.
Photo : Gallimard
Romancière, Laura Alcoba est aussi maître de conférences à l’université Paris-Ouest Nanterre-La Défense où elle enseigne la littérature espagnole du Siècle d’Or. Au mois d’octobre 2013, elle rejoint les éditions du Seuil comme éditrice chargée du domaine hispanique, fonction qu’elle quitte en juin 2016. Après avoir intégré en 1989 l’École Normale Supérieure de Fontenay-aux-Roses en Lettres Modernes, elle travaille sous la direction de la romancière Florence Delay sur Ramón Gómez de la Serna. Par la suite, elle passe l’agrégation d’espagnol puis soutient un doctorat sous la direction d’Augustin Redondo sur La question du regard dans le « Viaje de Turquía » : elle dédie à ce dialogue anonyme du milieu du 16ee siècle de nombreux articles de recherche, tant en langue espagnole qu’en français, tels que « La question du pouvoir au miroir ottoman : le Viaje de Turquía » et, en espagnol, « La mirada y su réplica en el Viaje de Turquía« . À partir de 2007, elle se consacre essentiellement à l’écriture.
En 2007, elle publie un premier roman, Manèges, petite histoire argentine, où elle évoque un épisode de son enfance argentine sous la dictature militaire. Ce premier roman est traduit en espagnol (Edhasa), anglais (Portobello Books), allemand (Insel Verlag), italien (Piemme) et serbe (Arhipelag). Sous le titre de « La casa de los conejos », le livre reçoit un grand écho en Argentine dès sa parution en langue espagnole. La version espagnole a été réalisée par le romancier argentin Leopoldo Brizuela. La version anglaise, « The Rabbit House », publiée par Portobello Books à Londres, y est adaptée au mois de mai 2010 pour la radio (BBC-Radio 4). En octobre 2009, elle publie « Jardin blanc », roman inspiré d’un épisode peu connu de la vie d’Ava Gardner et du général Juan Perón, à savoir leur bref voisinage à Madrid. Il est traduit en espagnol par le poète Jorge Fondebrider (Edhasa).
En janvier 2012, elle publie son troisième roman, « Les Passagers de l’Anna C. », roman qui a également été traduit en espagnol (Edhasa) et en catalan (La Magrana). Comme pour son premier roman, c’est le romancier argentin Leopoldo Brizuela qui en signe la version espagnole. L’auteur y reconstruit le voyage qu’effectue au milieu des années 1960 une poignée de jeunes Argentins quittant leur pays clandestinement pour s’embarquer dans un périple devant leur permettre de rejoindre Che Guevara. Elle compose ce livre à partir de souvenirs des rares survivants de ce voyage, dont ses parents faisaient partie et au cours duquel elle est née. En août 2013, elle publie « Le Bleu des abeilles », roman inspiré de l’arrivée en France de l’auteure, à l’âge de dix ans. Le roman évoque notamment la correspondance qu’elle entretenait à l’époque avec son père, alors prisonnier politique en Argentine, la découverte de la France et l’apprentissage de la langue française, entre libération et éblouissement. À l’automne 2013, ce dernier livre est sélectionné pour le prix Fémina et le prix Médicis.
En janvier 2017, « La Danse de l’araignée » poursuit le récit engagé dans « Manèges » et « Le Bleu des abeilles », ces trois titres formant une sorte de trilogie. Ce troisième volet est centré sur le temps de l’adolescence, des interrogations et des changements de cet âge, abordés depuis l’exil et en l’absence du père. Laura Alcoba a par ailleurs traduit des nouvelles, des pièces de théâtre et des romans d’auteurs aussi différents qu’Iván Thays, Pedro Calderón de la Barca, Selva Almada ou encore Yuri Herrera. Elle reçoit le prix de soutien de la Fondation Del Duca en 2013. Elle est membre du jury du Prix Nicolas-Bouvier.
Presse Gallimard
La danse de l’araignée, éditions Gallimard, 144 p, 14 €.