Après sa visite au Chili, c’est en Colombie que François Hollande a poursuivi son voyage en Amérique latine. L’objectif est de consolider les relations France-Colombie, entre cérémonie officielle et réunions diplomatiques.
Photo : Palacio Nariño
François Mitterrand avait été le dernier président français à se rendre en Colombie en 1989. Il aura fallu attendre presque trente ans pour que François Hollande, depuis 2012, entreprenne plusieurs visites dans le Cône Sud. C’est dimanche dernier qu’a atterri le chef de l’Hexagone en Colombie pour un séjour diplomatique de deux jours, marque sensible du soutien français aux accords de paix entamés entre le gouvernement colombien et les FARC. Ceux-ci prévoient principalement la mise en place de 26 campements destinés à recevoir les armes des guérilleros dans les six mois, sous l’œil vigilant de l’ONU.
Un programme chargé
Lundi, la visite de François Hollande s’est ouverte par une cérémonie d’hommage à Simón Bolívar dans la Quinta Bolivar, suivie d’une réunion au palais présidentiel (la Casa de Nariño) avec le président colombien Manuel Santos, et clôturée par le ballet Recital du chorégraphe français Mourad Merzouki au théâtre Colón de Bogotá.
Mardi, notre président s’est entretenu avec quelques représentants des victimes du conflit armé à la résidence de France, avant d’aller à Cali (sud-ouest) accompagné de son homologue, près d’une zone repère des guérilleros. Là-bas, il a rencontré Jean Arnault, émissaire de l’ONU des accords de paix. Lesdits accords prévoient notamment un renforcement de la coopération entre les deux pays d’ici 2020, coopération avant tout financière : accroissement des investissements dans le tourisme, financement de programmes éducatifs et de la recherche scientifique. Rappelons que la France fournit presque 18 % des 95 millions d’euros constituant le fonds européen lancé à Bruxelles en décembre. De quoi confirmer la visite de Juan Manuel Santos en France cet été, à l’occasion de l’année croisée France-Colombie.
Une initiative contestée
Le 8 janvier 2017, le chef de l’opposition au gouvernement colombien Álvaro Uribe avait lancé un tweet grinçant à François Hollande, accusant la magnanimité dont les accords font preuve envers les FARC. En outre, certaines zones de normalisation ne sont pas encore opérationnelles à défaut de constructions solides, de réseaux électriques et d’eau courante. Cela explique probablement pourquoi pas moins de cinq mille guérilleros n’ont toujours pas rejoint ces campements…
Lou BOUHAMIDI