Punta Cana est le siège du 5e Sommet de la CELAC, la Communauté des États latino-américains et caribéens, c’est-à-dire tous les pays des Amériques moins les États-Unis et le Canada. Parallèlement s’est tenue la Rencontre des mouvements sociaux et des forces politiques pour la paix et l’intégration de notre Amérique.
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La CELAC, dont le siège est à Panama, se définit comme un espace de dialogue et de concertation politique pour une convergence d’actions d’intérêt commun aux trente-trois pays membres, sur une base de consensus. Objectifs : faciliter et promouvoir la région dans le monde sans le poids des États-Unis sur le dos, une sorte d’alternative à l’OEA, l’Organisation des États américains basée à Washington. Dans un contexte d’incertitude quant à la politique du président Donald Trump envers l’Amérique latine, dix présidents, deux Premiers ministres et de nombreux ministres des Affaires étrangères de divers pays, ont discuté de la sécurité alimentaire, des migrations, du développement et de la drogue. Les participants ont aussi abordé des thèmes plus spécifiques tels que le désarmement nucléaire, le genre et les droits des femmes, Guantanamo et le blocus à Cuba (toujours en vigueur) et même les Malouines, sans oublier le thème des langues indigènes.
De notables absences. Le président de fait du Brésil Michel Temer a préféré ne pas se rendre à ce sommet. Ses partisans affirment qu’il a des « engagements » qui ne lui permettent pas ce déplacement. Ses opposants déclarent qu’il a tout simplement peur de se voir reprocher la destitution de la présidente Dilma Rousseff, que beaucoup considèrent un « coup d’État » institutionnel. Absente également la présidente chilienne Michelle Bachelet pour raison de catastrophe nationale. En effet, le Chili est en ce moment affecté par de gigantesques incendies : quarante-trois foyers ont déjà dévasté plus de 130 000 hectares de forêts. La France vient d’envoyer quatre spécialistes « incendies de forêt » pour aider et conseiller les services d’urgence chiliens. Troisième absence de marque, le président argentin Mauricio Macri, pris dans plusieurs conflits dans son pays : le chef de ses services secrets mis en cause dans le scandale des pots-de-vin brésiliens, un espionnage politique au détriment de l’ancienne présidente Cristina Fernández, une économie en perte de vitesse, une dégradation du niveau de vie des classes moyennes, etc.
Les mouvements sociaux au rendez-vous. Parallèlement au sommet officiel s’est tenue la Rencontre des mouvements sociaux et des forces politiques pour la paix et l’intégration de notre Amérique, une initiative voulant se convertir en « un espace de mobilisation populaire et de solidarité ». Ce collectif d’organisations sociales, paysannes, de travailleurs, de féministes, d’ONG et de mouvements politiques (plus de quatre cents participants) s’est réuni dans la capitale dominicaine de Santo Domingo pour établir un bilan de la situation régionale et soutenir le processus d’intégration en Amérique latine et aux Caraïbes, dans le sillage de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.
Jac FORTON