Guatemala : Où en est le procès pour génocide
contre Ríos Montt et Rodríguez Sánchez ?
Suivi de nos articles des 7 janvier 2015 et 14 et janvier 2015.
Depuis l’annulation de la sentence de 2013 (80 années de prison pour génocide), le procès contre l’ex-dictateur Efraín Ríos Montt et José Maurico Rodríguez Sánchez (son directeur du renseignement militaire) a finalement repris le 16 mars 2016. L’Association justice et réconciliation et le Centre d’action légale pour les droits humains, organisations plaignantes, qui ne reconnaissent pas l’annulation de la sentence de 2013, dénoncent l’illégalité intrinsèque de ce nouveau procès. Elles ont demandé que les cas Ríos Montt et Rodríguez Sánchez soient séparés. Le Tribunal s’est rendu à Nebaj, capitale de la région Ixil, pour recevoir les témoignages des victimes les plus âgées et malades ne pouvant se déplacer à Ciudad de Guatemala. Début mai, la Cour d’appel a décidé de séparer les cas des accusés, décision qui doit encore être approuvée par la Cour constitutionnelle. Si elle la confirme, cela impliquera l’annulation de ce second procès. Tous les témoins devront alors venir raconter ce qu’ils ont vécu deux fois de plus – une pour chaque accusé. Les avocats parlent d’une triple victimisation. Cela impliquera aussi que deux nouveaux tribunaux devront être mis sur pied pour juger les cas indépendants des deux accusés. Alors que le 10 mai 2016 était célébré le 3ème anniversaire de la sentence historique de 2013, les organisations plaignantes craignent que le début des deux nouveaux procès tarde encore plusieurs mois. Les témoins vieillissent : deux d’entre eux sont déjà décédés et la santé de plusieurs autres décline…
Extraits de la revue Solidarité Guatemala n° 218 de juillet 2016. SITE.
Journalisme, un métier dangereux.
Le cas du Mexique
Suivi de nos articles des 9 juillet 2015 et 15 juin 2016.
Selon l’ONG Article 19, un journaliste est assassiné au Mexique tous les 26 jours ! Durant le premier semestre de 2016, il y a eu 218 agressions contre la presse : agressions physiques ou contre les matériels, intimidation, menaces de mort, « détentions temporaires » par des inconnus ou attaques contre des médias. Alors que le discours officiel est que ces agressions proviennent du crime organisé, l’ONG a montré qu’au moins 101 d’entre elles furent perpétrées par des fonctionnaires publics. Article 19 est une organisation internationale indépendante de défense des droits humains qui « protège et promeut le droit à la liberté d’expression ». Son nom provient de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui garantit la liberté d’expression. SITE.
Colombie : Les Colombiens vont-ils voter contre
les Accords de paix avec les FARC ?
Suivi de notre article du 29 juin 2016.
Depuis 2012, le gouvernement du président Juan Manuel Santos et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) négocient des accords devant mettre fin à la guerre civile qui dure depuis 1964. Les accords signés jusqu’à présent concernent une réforme agraire, la lutte contre la drogue, les réparations aux victimes et le rendu de justice pour crimes contre l’humanité commis par les deux parties. Restent à finaliser les négociations concernant la réintégration des anciens guerrilleros à la vie civile et leur participation en politique. Lorsque tous les accords seront signés, ils seront soumis à un referendum populaire devant les avaliser ou les rejeter. Et ce n’est pas gagné… Un sondage récent montre que 50 % des Colombiens seraient contre la signature des Accords, pour 39 % en faveur. La Cour Constitutionnelle indique que le referendum sera valide si les votes favorables dépassent les 13 % de l’électorat, soit 4,5 millions de personnes. De plus, 75 % des Colombiens s’opposeraient à ce que les responsables des FARC puissent entrer en politique… Pour Humberto de la Calle, négociateur principal du président Santos, « un Non ouvrirait une période d’incertitude, serait un retour au passé et susciterait un sentiment de calamité et de pessimisme qui affecterait le développement du pays ». Les FARC ont prévenu que, si elles ont accepté de déposer les armes devant la Commission spéciale des Nations unies, elles ne le feront qu’après avoir connu le résultat du referendum.
Jac FORTON