De la Pampa aux Andes, de l’univers des indiens Mapuche à celui des villageois qui chantent leur nostalgie dans les cafés, du monde des Gauchos à celui des grandes villes d’aujourd’hui… Argentina nous propose un voyage musical et sensoriel dans l’espace et le temps du folklore, que composent les chants, les danses et les couleurs.
Le sous-titre Zonda fait référence à un vent chaud qui traverse l’Argentine du Nord-Ouest au Sud-Est et embrase tout sur son passage, des Andes jusqu’à l’Atlantique. Carlos Saura a voulu assimiler les vagues successives d’immigration qui ont constitué peu à peu l’identité de l’Argentine en mélangeant des rythmes d’origine espagnole, italienne et parfois même d’Europe de l’Est avec des musiques indiennes, antérieures à l’arrivée des Espagnols.
Pour le tournage, il a utilisé le décor d’un plateau nu (comme dans Tangos en 1997 et d’autres films sur la danse depuis). Ici, c’est un grand hangar que l’on voit s’aménager. Les bases de la structure de l’espace scénique sont des modules mobiles, formés par des châssis en aluminium recouverts de diverses matières plastiques de formats distincts et facilement transportables. Grâce à ces modules mobiles et interchangeables se crée un espace scénique flexible en accord avec les besoins de chaque spectacle.
De grands miroirs latéraux recouvrent les murs comme dans les salles de danse, jusqu’à l’utilisation de miroirs beaucoup plus petits comme dans une salle de maquillage. Les projections sur différents matériaux, translucides ou non, sont également utilisés.
Carlos Saura a été l’un des plus grands cinéaste espagnol de la fin du franquisme. On se rappelle Cría cuervos (1976) ou Maman a cent ans (1979). Depuis Noces de sang (1981), il a réalisé une multitude de films sur la danse dont les plus réussis sont Carmen (1983) ou Tango (1997). Depuis, il se répète : Salome (2002), Iberia (2005), Fados (2007) ou Flamenco, flamenco (2010). Les deux seuls passages réellement passionnants dans ce dernier film, au milieu de toutes ces scènes folkloriques, sont celles d’archives consacrées à Mercedes Sosa ou à Atahualpa Yupanqui.
Alain LIATARD
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Cinq secrets de tournage du film (Allociné)
La musique avant tout
Dans le documentaire Argentina, “L’action se situe dans les diverses régions composant l’Argentine, qui forment à leur tour une carte musicale variée comme le carnavalito, la zamba, la chacarera, la copla, le chamamé, la tonada”, explique Carlos Saura.
L’espace scénique
Argentina suit plusieurs spectacles dans différents endroits. La scène est d’ailleurs le seul décor du film et pour créer chaque tableau, l’équipe a utilisé “des modules mobiles, formés par des châssis en aluminium recouverts de diverses matières plastiques de formats distincts et facilement transportables”, raconte Carlos Saura, le réalisateur.
Création du décor
Selon Carlos Saura, “Les miroirs représentent un élément essentiel à la scénographie d’Argentina”. Pour créer ces décors, le réalisateur a utilisé comme références ses films Flamenco, Flamenco, Fados, Noces de sang, Tango et Iberia. De grands miroirs recouvrent les murs comme dans une salle de danse et d’autres petits miroirs ont été installés afin de nous faire penser à une salle de maquillage.
Volonté
Le but de Carlos Saura était de présenter aux spectateurs un conte musical axé sur l’art des musiciens et des danseurs qui sont au centre de la scène tout le long du documentaire. “Ainsi, Argentina constitue un prisme d’images et de sons d’où émane, avec une profondeur et un regard original, une mosaïque conceptuelle et affective d’un art venu de la terre”, confie le réalisateur.
Présentation en Festival
Le documentaire de Carlos Saura a été présenté dans plusieurs festivals comme le Festival Do Rio, l’International Antalya Golden film festival, Festival Biarritz Amérique Latine Cinémas et Culture, Festival Cinespana et Festival International du Film d’Arras.