Anina, d’Alfredo Soderguit, sorti le 30 septembre 2015
Synopsis : Anina Yatay Salas est une petite fille qui n’aime pas son nom car c’est un palindrome – il se lit dans les deux sens – et fait d’elle la risée de l’école. Un jour, Anina et son ennemie jurée Ysel se battent à la récréation. La directrice leur donne alors une étrange punition : une enveloppe scellée qu’elles n’auront pas le droit d’ouvrir pendant une semaine. Les tentations d’Anina pour connaître le contenu de l’enveloppe résonneront comme des étapes vers la découverte du monde et de la place qu’elle y occupe.
Ce n’est pas courant de voir des films d’animation uruguayens (coproduit avec la Colombie, présente maintenant dans tous les grands festivals). Anina se déroule à Montevideo après la fin de la dictature, où les enfants à l’école portent la tenue. Cette petite fille est très curieuse. Grâce à une punition, elle découvrira le monde de son ennemie Ysel dont le père est parti travailler à l’étranger. Son père à elle travaille à la maison et fait des palindromes. C’est lui qui fait la cuisine car la maman travaille à l’extérieur. Le réalisateur a voulu que l’on reconnaisse Montevideo et ses rues :
“Avant de devenir cinéaste, j’ai travaillé comme illustrateur. En 2003, on m’a demandé des dessins pour le roman Anina Yatay Salas de Sergio López Suárez. Je suis tombé sous le charme de ce conte pour enfant, dès les premières pages. Au même moment, j’ai rencontré le scénariste Federico Ivanier, avec qui nous avons décidé de transformer ce roman en film d’animation. À l’époque, nous n’avions aucune idée de la façon de faire un film, mais nous avions l’intime conviction que nous pouvions arriver à faire quelque chose de beau. Ce qui m’a plu dans cette aventure, c’est la perspective de développer la psychologie du personnage d’Anina telle que l’avait initiée avec finesse Sergio López Suárez. Mon premier défi consistait à mettre en image, la lecture du monde d’une fillette de 10 ans. Je voulais aussi que le spectateur retrouve l’univers social du roman. Ces petites choses de la vie courantes, mises bout à bout, renvoient à l’univers de la société, posent l’atmosphère du film.” (interview à retrouver dans le dossier de presse)
Loin des produits formatés, l’animation est très simple, basée sur le mouvement qu’auraient des marionnettes. Il ne faut pas chercher des images spectaculaires, mais plutôt quelque chose qui ressemble à des dessins d’enfants. D’ailleurs, le film est raconté du point de vue d’une enfant avec ses rêves. On peut remarquer les couleurs et les décors très soignés. Un film que l’on peut apprécier de 7 à 77 ans ! Le film est recommandé pour les enfants par l’association des cinémas d’Art et Essai.
Worms, de Paolo Conti, sorti le 7 octobre 2015
Le 7 octobre est sorti un autre dessin animé (en version française uniquement), plus commercial cette fois, et en provenance du Brésil. Produit par la Fox (qui a produit notamment L’âge de glace) et Globo filmes entièrement à São Paulo durant 4 ans, Worms est réalisé en 3 D, et pour la première fois au Brésil avec la technique de stop-motion, c’est-à-dire joué par des comédiens avec des capteurs de mouvements et que l’on redessine ensuite à l’ordinateur. C’est la gageure du film de Paolo Conti d’intéresser les enfants à cette histoire de ver de terre. Vous pouvez les emmener et même les adultes ne s’ennuieront pas !
Voici le sujet : lorsque Junior, un ver de terre pré-ado un peu peureux est accidentellement chassé de son monde souterrain, il se retrouve malgré lui héros d’une aventure où tous les vers sont mis en danger par le terrible Big Wig ! Certaines séquences peuvent faire peur aux tout-petits. Les autres se délecteront de cette aventure bien réalisée, un peu à la manière de Pixar, où tout va très vite.
Alain LIATARD