Le festival de Cannes 2015 ne présente pas de longs métrages latino-américains dans la catégorie compétition. Les autres programmations “Un certain regard” et “La semaine de la critique” accueillent tout de même plusieurs films latinos du Mexique, d’Argentine ou encore de Colombie. Nous y serons de la semaine prochaine.
Contrairement à la Berlinale 2015, où quatre films latinos ont été primés, le festival de Cannes (qui se déroulera du 13 au 24 mai) ne présentera pas autant de films latinos en compétition. L’an passé le long métrage de Damián Szifrón, Les Nouveaux sauvages avait été sélectionné. Mais cette année, aucun film ne se trouve en compétition, si ce n’est un court-métrage argentin, Presente imperfecto de Lair Said.
En revanche, on pourra voir deux films dans la programmation Un certain regard : Las Elegidas du Mexicain David Pablos, jeune cinéaste de trente-deux ans, produit par Diego Luna et Gael García Bernal. Inspiré d’un texte de Jorge Volpi, il aborde le thème de la traite des blanches à Tijuana. Le second film est colombien : Alias María, réalisé par José Luis Regueles. Tourné au centre de la Colombie où les affrontements persistent, il porte un regard sur le conflit armé, à travers l’histoire d’une jeune guérillera de treize ans.
Lors de La semaine de la critique sera présenté Paulina , le second long métrage de l’argentin Santiago Mitre. Il s’agit de l’histoire d’une jeune femme de 28 ans, incarnée par Dolores Fonzi [photo], décidée à renoncer à une brillante carrière d’avocate pour se consacrer à l’enseignement dans une région défavorisée d’Argentine. Le film est produit entre autres par Walter Salles – que nous avions interrogé l’an passé – et par Lita Stantic – que nous avions rencontré à Cinelatino de Toulouse -. Un premier film coproduit entre la Colombie, la France, les Pays-Bas, le Chili et le Brésil, sera également proposé : La tierra y la sombra de César Augusto Acevedo, racontant l’histoire d’Alfonso, un vieux paysan qui revient au pays pour se porter au chevet de son fils malade. Mais il découvre un paysage apocalyptique dû aux cendres des plantations de cannes à sucre.
Deux films seront projetés à la Quinzaine des réalisateurs : le documentaire Allende, mi abuelo Allende réalisé par la petite-fille de l’ancien président chilien, Marcia Tembutti Allende, qui veut rompre avec le silence entretenu autour du passé tragique de sa famille quarante ans après le coup d’État. El abrazo de la serpiente, le troisième film de Ciro Guerra, né en Colombie en 1981, s’intéresse à un chaman amazonien qui vit isolé dans la jungle, jusqu’à ce qu’il rencontre un ethnobotaniste nord-américain à la recherche d’une mystérieuse plante hallucinogène.
Il y aura aussi deux courts métrages à la quinzaine et trois films, issus des écoles de cinéma à la Cinéfondation : El ser magnético de Mateo Bendesky (Universidad del Cine, FUC), Argentine, Locas perdidas de Ignacio Juricic Merillán (Universitad de Chile) et Anfibio de Héctor Silva Nuñez (EICTV, Cuba). On retrouvera sûrement ces jeunes cinéastes dans quelques années dans les festivals. Signalons qu’au jury de la compétition officielle, sous la présidence des frères Coen, seront présents l’actrice espagnole Rossy de Palma et le Mexicain Guillermo del Toro (réalisateur, scénariste, producteur).
Alain LIATARD