Une rencontre est organisée à la Maison de l’Amérique latine à Paris le 30 avril prochain avec Mme l’Ambassadrice de l’Équateur María de la Paz Donoso et les chercheurs spécialistes de l’Amérique du Sud Jean-Jacques Kourliandsky et Sébastien Velut, autour de la thématique de l’Unasur (Union des Nations Sud-américaines).
Cette table ronde, organisée à l’initiative de l’ambassade de l’Équateur en France, a pour objectif d’analyser les avancées, réussites, perspectives et défis de ce récent organisme d’intégration sud-américaine. L’Unasur a été créée en 2004 à l’issue de la rencontre entre les chefs d’État sud-américains à Cuzco (Pérou). Cet organisme qui réunit sous la même bannière les pays du Mercosur et les pays de la communauté andine affirme dans le Traité constitutif signé à Brasilia en 2008 les objectifs suivants : « construire une identité et une citoyenneté sud-américaines et développer un espace régional intégré dans les domaines politique, économique, social, culturel, de l’environnement et des infrastructures« . En s’unissant ainsi, les douze pays de l’Union des Nations Sud-américaines prônent le multilatéralisme et cherchent à s’émanciper de l’influence de Washington. En réunissant 361 millions de personnes et en affichant un PIB par tête de 7 557 dollars, l’Unasur devient la quatrième union mondiale. Cela permet au continent sud-américain de se faire entendre d’une seule voix aux Nations Unies et de légitimer la reconnaissance de l’Amérique latine comme étant « pluriethnique, multilingue et pluriculturelle ».
L’Unasur a choisi de conserver toutes les avancées du Mercosur et de la Communauté des Pays Andins, tout en se voulant plus ambitieuse : elle passe en effet « du caractère de communauté à celui d’Union » et reconnaît « la citoyenneté américaine et la libre circulation des personnes à travers tout le continent » (source : lejpb.com). Onze ans après la Déclaration de Cuzco, quelles premières conclusions pouvons-nous tirer de cette première union continentale ? Si l’Unasur est un premier pas vers plus de reconnaissance et plus de visibilité à l’échelle internationale, parviendra-t-elle à apporter des réponses satisfaisantes pour des pays aux modèles de société antagonistes ?
Elisa JUSZCZAK