Après avoir été primé à Annecy en juin dernier, « Le garçon et le monde » est en salle cette semaine

Comme nous l’avions écrit après le festival d’Annecy de juin dernier, l’animation brésilienne a le vent en poupe: après Rio 2096 :Uma história de amor e fúria, de Luiz Bolognesi qui avait obtenu le Cristal du long métrage en 2013, c’est Le Garçon et le Monde de Alê Abreu qui a remporté l’adhésion non seulement du jury mais également du public d’Annecy.

Souffrant de l’absence de son père, un petit garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Cette illustration des problèmes du monde moderne (pollution, inégalités sociales, aliénation par le travail et la mécanisation) est vue par les yeux d’un enfant d’où la création d’un dessin très simple et épuré où le blanc est important. Le film a cependant demandé cinq ans de travail car cette esthétique apparemment naïve, utilise collages, motifs décoratifs ou abstraits. C’est pourquoi ce film ne s’adresse pas aux touts petits mais aux enfants à partir de 7 ans et aux adultes. Une réussite !

Les palmarès de Biarritz

Le Festival de Biarritz consacré aux cinémas et aux cultures d’Amérique latine vient de rendre public son palmarès. Le jury, présidé par Atiq Rahimi et entouré de María Kodama, Miguel Courtois Paternina, Catherine Dussart et Joan Aguilar, a décerné : Abrazo du meilleur film : Retour à Ithaque de Laurent Cantet (Cuba). Le cinéaste français a composé avec l’écrivain Cubain Leonardo Padura cette soirée sur une terrasse de La Havane où un exilé revient au pays après 16 ans d’absence et rencontre ses vieux amis. L’entretien avec Laurent Cantet paraitra dans le prochain numéro du trimestriel d’Espaces Latinos. Prix du jury : Las Busquedas de José Luis Valle (Mexique). Fait avec très peu de moyens, très bien joué, le film est la rencontre d’Ulysse à qui on a volé le portefeuille et d’Elvira dont le mari s’est suicidé. Un film d’une grande sensibilité. Le prix d’interprétation féminine : Erica Rivas pour Les Nouveaux Sauvages (Relatos Salvajes) (Argentine). Le prix d’interprétation masculine : Héctor Noguera et Néstor Guzzini pour Mr Kaplan (Uruguay)

Ont également été attribués : le prix du public : Les nouveaux sauvages (Relatos Salvajes) de Damián Szifron (Argentine). Ce film à sketches très drôle mais inégal est une parfaite réussite dans le genre de comédie. Et comme il est interprété entre autres par Ricardo Darín et fait un tabac en Argentine, il a particulièrement plu au public. Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma : La Salida de Juan Martín Hsu.

Je regrette que Refugiado le film argentin de Diego Lerman, remarqué à Cannes ne soit pas récompensé. Le jury présidé par Hugues Le Paige et entouré de Laurent Mini et Clément Duboin, a décerné : Abrazo du meilleur film documentaire : Café de Hatuey Viveros Lavielle (Mexique). Le film dresse le portrait des valeurs et traditions d’une famille vivant dans une communauté nahuatl dans les montagnes de Puebla au Mexique. Mention spéciale : Poder e impotencia, Un drama en tres actos de Anna Recalde Miranda (Paraguay).

A également été décerné : le prix du public du meilleur documentaire : Mercedes Sosa, la voz de latinoamerica de Rodrigo H. Vila (Argentine), voyage dans le monde de la chanteuse argentine. Le Jury présidé par Aurélie Chesné entourée de Clara Rousseau, Sébastien Aubert et Alexandre Charlet a décerné : Abrazo du meilleur court métrage : Padre de Santiago Bou Grasso ( Argentine ). Ce film d’animation montre une femme enfermée chez elle qui doit soigner son père un militaire à la retraite, après la fin de la dictature. Deuxième prix du meilleur court métrage parrainé par TV5 Mpnde : El Sonánbulo de Lenz Mauricio Claure ( Mexique ). Les sélections étaient parfaitement homogènes et les séances conviviales étaient suivies par un public nombreux. Une très bonne édition 2014.

Le festival Lumière

Le Festival Lumière du Grand Lyon commencera lundi prochain 13 octobre par un hommage à Faye Dunaway. Le Prix Lumière sera remis au réalisateur espagnol Pedro Almodovar vendredi 17 qui présentera une sélection des films qui l’ont inspiré.

Alain LIATARD