Jean Moulin est né à Béziers. Le chef de la résistance française contre l’envahisseur nazi est né à Béziers. Cette ville du sud de la France est dirigée par le Front national depuis les dernières élections municipales. Pour l’artiste français Pierre Marquès il s’agit d’un paradoxe spatio-temporel et même plus : une aberration. C’est la raison pour laquelle l’artiste, originaire aussi de Béziers et installé à Barcelone depuis quinze ans, est revenu en France et a investi sa ville natale avec des graffitis illustrant le portrait de Jean Moulin et accompagnés de la phrase Créer, c’est résister.
Il s’agit d’ utiliser le paysage urbain comme seul témoin éternel de l’histoire, revêtir la ville de personnages qu’ont tout donné pour que l’humanité se protège d’un fléau qu’aujourd’hui envahi une nouvelle fois l’Europe, a déclaré l’artiste. Il souhaiterait que cette invasion de graffiti politiques dans les rues soit une nouvelle forme de résistance urbaine collective contre un gouvernement qu’il considère comme rétrograde, étant donné qu’il prend des mesures répressives surtout contre la population d’immigrés. Marquès, auteur d’une production éclectique, est célèbre par ses graffitis représentant la silhouette d’une Kalashnikov.
Le journaliste et écrivain espagnol Jorge Carrión a interviewé Pierre Marquès pour le journal El País et a publié ses propos le 17 juin 2014 dans un article intitulé “Contra el Frente Nacional”. L’article complet en espagnol est disponible en ligne sur le site du quotidien.