13 avril – ARGENTINE-BRÉSIL – Au Brésil comme en Argentine, les exécutions publiques ont proliféré pour faire face à la criminalité et à l’insécurité. Selon le code pénal du Brésil, les lynchages n’étant pas des crimes, ils n’apparaissent pas dans les statistiques. Il est donc difficile d’estimer le nombre d’exécutions publiques, prétendument destinées à venger des crimes commis dans les rues, même si au moins 10 cas ont été enregistrés lors les deux derniers mois. La situation est similaire à celle de l’Argentine qui est portée par une vague de lynchages depuis mars et qui a même conduit le pape à se prononcer sur la brutalité des scènes contre les voleurs présumés.
15 avril – CHILI – La présidente chilienne, Michelle Bachelet, a annoncé la mise en place d’un “plan cadre” pour la reconstruction des zones dévastées par l’incendie qui a fait rage à Valparaíso et qui durait depuis quatre jours et qui n’était toujours pas maîtrisé à la date du 15 avril. Au moins 15 personnes sont mortes et près de 8000 brûlées. Les flammes ont réduit en cendres 1 600 hectares et détruit 2 500 maisons. “La ville s’est étendue sans planification”, a souligné Michelle Bachelet, qui projette d’établir une nouvelle conception du paysage urbain de Valparaíso .
15 avril – BOLIVIE – En visite au Pays-Bas, le président bolivien a déposé devant la Cour internationale de Justice des Nations Unies (CIJ), le mémoire de la plainte déposée en 2013 par son gouvernement contre le Chili pour un accès souverain à la mer perdu pendant la guerre du Pacifique (1879-1883). “Nous avons attendu 135 années pour voir lever l’encre d’un navire”, explique le président. Ce différent continue à déstabiliser les relations bilatérales avec le Chili.
15 avril – BRÉSIL – Le ministre de l’Environnement du gouvernement Lula da Silva, l’écologiste Marina Silva et Eduardo Campos du Parti socialiste brésilien (PSB) ont annoncé qu’ils se présentaient à la présidentielle, elle, à la présidence et lui, à la vice-présidence. L’alliance a été prévue il y a six mois. Marina Silva a décidé en octobre 2013 de se présenter sous la bannière du PSB après n’avoir pas pu obtenir les près de 500 000 signatures (0,5% de électeurs) nécessaires pour former son propre parti politique, le Réseau pour le développement durable. Eduardo Campos est son atout populaire en tant que gouverneur de Pernambuco, l’état de l’ancien président Lula et un bastion traditionnel du Parti des travailleurs (PT). Les derniers sondages disent que Marina Silva est en mesure d’être au second tour.
15 avril – AMÉRIQUE LATINE – Un rapport de l’ONG Global Witness révèle que le nombre de meurtres de défenseurs de l’environnement ne cesse de croître. Des 908 que cette organisation a dénombré dans 35 pays, 448 ont été produits au Brésil, suivi par le Honduras avec 109. Plus de 80% des assassinats contenus dans le rapport sont en Amérique latine et concernent les défenseurs des ressources naturelles. La déforestation de l’Amazonie est un bon exemple. Après quatre années consécutives de diminution de la surface boisée perdue, en 2013 la tendance s’est inversée et la déforestation a encore augmenté de 28 %. Les écologistes ont contribué à l’assouplissement dans les lois qui protègent la jungle. Il n’y a eu que 10 condamnations
16 avril – VENEZUELA – Le gouvernement et l’opposition poursuivent leurs discussions mais au-delà des marques de respect et de bonnes volontés mutuelles, ce dialogue n’augure pas vraiment d’une conciliation à brève échéance. Si cette première prise de contact sous l’égide de l’Unasur s’est révélée peu fructueuse, les parties avaient décidé de se retrouver par l’intermédiaire de leurs représentants, le vice-président du Venezuela, Jorge Arreaza, et le secrétaire exécutif de la coalition d’opposition de la Table de l’unité démocratique (MUD), Ramon Guillermo Aveledo. Mais en dépit de ces déclarations d’intention visiblement encourageantes, le dialogue a une nouvelle fois a achoppé sur le refus du gouvernement socialiste d’amnistier les opposants arrêtés en marge des manifestations. L’opposition s’est quant à elle engagée à mettre fin aux manifestations violentes, répondant en partie aux attentes du gouvernement.
16 avril – AMÉRIQUE LATINE – Des millions de Latino-Américains, en particulier d’origine autochtone, qui parlent une langue autre que la langue espagnole ou portugaise affrontent tous les jours cette exclusion linguistique, qui en plus s’élargit également à d’autres domaines de la vie, comme le travail, la santé, l’éducation, et bien sûr, la sphère sociale. Ceux-ci parlent l’une des centaines de langues indigènes de la région. Du Mexique à l’Argentine, l’inégalité se reflète principalement dans les minorités raciales : 50% des pauvres de la région sont descendants d’africains, et dans la population indigène d’Amérique latine, le taux de mortalité infantile est 3,5 fois plus élevé par rapport à la population non-autochtone. L’espérance de vie peut être de moins de 30 ans parmi la population autochtone, selon des recherches en développement social. Le Pérou est un cas particulièrement troublant. Par exemple, de tous les Péruviens qui n’ont pas accès aux soins de santé, plus de 60 % parlent le quechua, l’ancienne langue des Incas. Bien qu’elle soit une des langues officielles du pays, la discrimination est tellement évidente que de nombreux locuteurs en quechua – 13% de la population péruvienne – ont décidé de ne pas transmettre la langue à leurs enfants par peur du rejet ou du ridicule.
17 avril – MEXIQUE – Le Colombien Gabriel Garcia Márquez, prix Nobel de littérature 1982, l’un des plus grands écrivains du XXe siècle, est mort à son domicile de Mexico. Il était âgé de 87 ans. Son œuvre a été traduite dans toutes les langues ou presque, et vendue à quelque 50 millions d’exemplaires. Les opinions socialistes et anti-impérialistes de l’auteur de Cent ans de solitude font de l’écrivain un homme respecté dans la gauche latino-américaine et un ami des frères Fidel et Raoul Castro dont il a été un soutien constant. Les dirigeants du monde entier ont envoyé leurs condoléances.
18 avril – AMÉRIQUE LATINE – Elle est la plus urbanisée du monde, mais non la plus planifiée. Plus de 80 %, environ 450 millions de Latino-Américains, vivent dans des villes, ce qui a élevé l’insécurité urbaine pour ses citoyens. Alors que l’insécurité apparaît toujours parmi les principales préoccupations des Latino-Américains, les menaces pour la sécurité dans les villes ne sont pas seulement des effets des catastrophes naturelles, mais aussi de la construction improvisée : dans les montagnes à risques de glissements de terrain ou le long des rivières qui débordent souvent après de fortes pluies. Tout cela, en effet, est construit sans soucis de planification urbaine. Quant aux conséquences du changement climatique, des études de la Banque mondiale qui parlent des zones sujettes à la sécheresse, en particulier dans les villes du Chili, du Mexique, du Guatemala et du Salvador, qui seront encore plus sèches. De même, les zones sujettes aux inondations, comme l’Argentine, le Pérou et l’Uruguay, devront faire face à des précipitations plus intenses.
18 avril – MEXIQUE – Un tremblement de terre de magnitude supérieure à 7 sur l’échelle de Richter dont l’épicentre est Tecpan de Galeana sur la côte pacifique dans l’état de Guerrero, (sud-ouest du Mexique) a secoué la capitale du pays, sans faire apparemment ni victimes ni dégâts importants, même si des habitants ont été pris de panique à Mexico, où des immeubles ont tremblé.
19 avril – CHILI – Le pays prévoit de devenir une puissance alimentaire. Pour cela il veut encourager les exportations et attirer les investissements étrangers pour que ses vins, son saumon et ses fruits secs soient placés tout en haut du podium mondial dans l’industrie alimentaire. L’État veut et a besoin de réduire sa forte dépendance sur le cuivre, qui représente près de la moitié de ses ventes à l’étranger. “Le défi du pays est de le faire sortir de l’exportation de concentré de cuivre”, a déclaré Andrés Rebolledo, le nouveau chef de la direction des relations économiques internationales du gouvernement de Michelle Bachelet, peu de temps après un mois de sa nomination.
20 avril –BRÉSIL – 55 % du pays désapprouve le Mondial dont le coût total s’élève à 10 000 millions d’euros. La Coupe du Monde, commence le 12 juin à São Paulo, dans un pays qui aime le ballon et maintenant rejette le Mondial. “Nous aimons le football. Comment pourrions-nous ne pas vouloir que le Coupe ait lieu ici ? Le problème est l’argent qui a été investi. Quel sens ont les 12 lieux ? Et celui de Manaos ? Après le tournoi, personne n’y jouera.”, dénonce Eduardo, torcedor de Santos, dans le voisinage du stade Pacaembu.
Guy Mansuy