Après plusieurs semaines de contestation antigouvernementale, l’heure est au dialogue national. Des discussions proposées par le président Nicolas Maduro, aujourd’hui décrié. Jean-Jacques Kourliandsky est chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) en charge de l’Amérique latine. Il répond aux questions de RFI. Jean-Jacques Kourliandsky : C’est une situation qui remonte loin et qui relève de deux facteurs essentiels. D’abord, de la dégradation de la situation économique. Le Venezuela sera d’ailleurs en croissance négative cette année et l’année dernière ça a été le pays qui a connu l’inflation la plus élevée du continent américain avec 56% : des problèmes de pénurie, des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement des magasins de produits de première nécessité. Donc la population en général est mécontente. Le deuxième élément, c’est l’insécurité : le Venezuela est également l’un des pays d’Amérique latine, et celui en tous les cas d’Amérique du Sud, où l’insécurité est la plus grande. Et il y a eu un fait divers qui a profondément marqué les Vénézuéliens au début de cette année, qui estl’assassinat d’une ancienne Miss Venezuela. Quand on sait l’importance sociale qu’a l’élection des Miss au Venezuela, cet événement a eu un impact symbolique particulièrement fort. A partir de ces deux éléments là, il y a eu un début de protestation, des manifestations étudiantes auxquelles se sont joints les partis d’opposition. Suite sur RFI>>