Roman ou nouvelles ? Unité ou multiplicité ? Classique ou moderne ? Le métier de survivre, de l’Argentin Marcelo Damiani, veut être tout cela sans parvenir à vraiment être convaincant.
Sept personnages. Sept histoires avec des personnages qu’on retrouve d’une nouvelle à l’autre. Des ambiances différentes malgré leur point commun : tout se passe dans les milieux intellectuels branchés d’une île qui n’est pas nommée ni située. On parle, on pense, on commente, on se jalouse ou on se méfie de l’autre, mais on se fréquente et on mène une vie sociale qu’on est au fond heureux de partager. On sent nettement certaines influences croisées, de Sartre à Nabokov et pour le lecteur, qui se sent tout de même un peu en dehors de cet univers clos (insulaire), il y a de très bons moments, des événements inattendus, des personnages intéressants, et aussi des passages un peu longs pendant lesquels rien ne semble avancer, en dehors des discussions « philosophiques » qui ne révolutionneront pas la pensée moderne.
Marcelo Damiani, né à Córdoba, en Argentine, en 1969, enseigne la philosophie à Buenos Aires et publie romans et nouvelles qui ont un certain écho et sont bien accueillis dans ce milieu qu’il met en scène ici. Le métier de survivre est un livre qui laissera probablement indifférent le « grand public » et qui plaira sûrement à ceux qui ressemblent à ses personnages.
Christian ROINAT
Le métier de survivre, de Marcelo Damiani , raduit de l’espagnol (Argentine) par Delphine Valentin, éd. La Dernière goutte, S(trasbourg), 158 p., 16 €.