Le IXe sommet de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC) au Honduras 

Les importations en provenance du Brésil, de la Colombie, de l’Argentine, du Chili, du Pérou, du Costa Rica, de la République dominicaine, de l’Équateur, du Guatemala, du Honduras et du Salvador sont ainsi soumises à des droits de douane de 10 %. Pour le Venezuela, ils seront de 15 % et pour le Nicaragua de 18 %. Seul le Mexique à été épargné grâce à l’intervention de Claudia Sheinbaum. Cependant le pays doit encore faire face à des droits de douane de 25 % pour le secteur automobile et à des taxes sur l’acier et l’aluminium. 

Le mercredi 9 avril dernier, une dizaine de chefs d’états latino-américains se sont ainsi réunit à Tegucigalpa, Honduras, pour organiser leur riposte face à Donald Trump. Il était notamment question de migration et de tarifs douaniers. « De nombreux chefs d’états seront présents […] pour faire face aux grands défis auxquels nous sommes confrontés » écrit la mandataire hondurienne Xiomara Castro, sur le réseau social X. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a aussi soutenu le projet d’impulser la candidature d’une femme latino-américaine comme secrétaire générale de l’ONU. « Il n’y a jamais eu de femme secrétaire général de l’ONU. Nous avons des candidates qui ont beaucoup d’importance politique, intellectuelle, et qui sont des leaders » a communiqué l’ambassadrice Gisela María Figuereido, secrétaire pour l’Amérique latine et la Caraïbe de la chancellerie brésilienne. 

Au sujet de l’immigration, le président étasunien a organisé, depuis sa prise de fonction, l’arrestation de plus de 113 000 personnes dont 100 000 ont été expulsées en quelques semaines seulement. Parmi elles, certaines ont de plus été renvoyées dans un pays distinct de leur pays d’origine ou même jeté dans la prison de Guantanamo qui a rouvert ses portes. Ainsi, en mars, on a noté une diminution drastique du nombre de traversées frontalières, passant de 137 480 en mars 2024 à 7 180 cette année. L’un des enjeux diplomatiques principaux de ce neuvième sommet est ainsi de défendre les droits des citoyens à l’étranger et de gérer le retour forcé de milliers de personnes. 

L’objectif est aussi de devenir de moins en moins dépendant des États-Unis comme l’a annoncé le président colombien Gustavo Petro. Il compte notamment « initier une nouvelle phase au sujet du canal de Panama » convoité par le locataire de la Maison Blanche. Au nom de la Celac, il a aussi affirmé vouloir trouver de nouveaux associés extra régionaux comme l’Union Européenne, la Chine et L’Union Africaine.

Créée en 2011 sous l’impulsion du président vénézuélien Hugo Chávez (1999-2013), la Celac a perdu de l’importance à cause des différences idéologiques entre les pays membres. Lors de ses premiers sommets elle réunissait une trentaine de chefs d’états, aujourd’hui seuls une dizaine de présidentes et présidents, sur les trente convoqués, étaient présents. Le chancelier du Honduras Enrique Reina a déclaré close la réunion « avec le consensus suffisant des trente états participants », cependant, ce terme de « consensus suffisant » n’est pas constitutionnelle et le Paraguay, le Nicaragua et l’Argentine (qui se distinguent par leur gouvernement réactionnaire, ultra-libérale et autoritaire) contestent la décision d’Enrique Reina. Dans un communiqué, le ministre des Relations Extérieures du Paraguay a dénoncé la « claire violation du processus » et n’a pas reconnu la déclaration finale. Le IXe sommet de la Celac se conclut ainsi sur une note amère qui démontre les divisions géopolitiques de la région. Certains journalistes dénoncent même l’immaturité diplomatique et l’hypocrisie des pays membres.