Jair Bolsonaro sera jugé pour tentative de coup d’état lors d’un procès historique

Il est accusé d’avoir dirigé une organisation criminelle visant à se maintenir au pouvoir à l’issue de l’élection d’octobre 2022. Une semaine après l’investiture de Lula, des milliers de sympathisants avaient envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême. Jair Bolsonaro, homme politique et ancien militaire de 70 ans est reconnu comme un nostalgique de la dictature militaire brésilienne. Une semaine après l’investiture de Ignacio da Lula, des milliers de sympathisants avaient envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême. Le coup consistait en l’annulation du scrutin et à l’assassinat de Lula, de son vice-président Geraldo Alckmin et d’Alexandre de Moraes, un juge de la Cour suprême. Ce dernier, considéré plus tard comme partie du procès et accusé de vouloir défendre son « intérêt personnel », a été victime d’une tentative de récusation de la part du camp Bolsonaro.

La cour suprême du Brésil a donc rendu ce mercredi dernier une décision qui expose l’ancien président d’extrême droite à une lourde peine de prison (plus de 40 ans) et empêcherait sûrement une réélection. La décision de la Cour suprême fut prise à l’unanimité, marquée par le souvenir terrifiant de la dictature militaire (1964-1985). « La dictature vit de mort, non seulement de la société, non seulement de la démocratie, mais d’êtres humains de chair et d’os », a rappelé Madame Carmen Lucia, juge qui a voté pour le procès.

De son côté, Jair Bolsonaro se défend en arguant que ces accusations « très graves et infondées » seraient à l’origine d’un complot personnel et que ce procès serait victime de la « plus grande persécution politico-judiciaire de l’histoire du Brésil ». Son procès devrait donc se tenir d’ici la fin de l’année, avant les élections présidentielles de 2026, pendant lesquelles il espère être de nouveau candidat et échapper à la justice. En réalité, Jair Bolsonaro est inéligible jusqu’en 2030 en raison des accusations portant sur ses attaques contre les urnes électroniques. 

Ce procès rappelle ainsi le danger que présentent l’armée et les groupes paramilitaires d’extrême droite autour du monde. De plus, ces groupes violents n’en sont pas à leur premiers faits d’armes. En 2016 déjà le président étasunien Donald Trump avait orchestré l’invasion du Capitole par ses sympathisants. La démocratie semble ainsi vivre ses heures les plus sombres en se retrouvant assailli de tous les côtés par les néolibéraux, les despotes et les élus condamnés qui échappent à la justice.