« Baby « film brésilien de Marcelo Caetano en salle cette semaine

« En 2017, explique Marcelo Caetano, j’ai commencé à écrire l’histoire toute simple d’un garçon qui fuit son foyer pour vivre librement sa vie, dans le centre-ville de São Paulo. J’ai fait beaucoup de recherches mais à un moment donné, j’ai décidé de changer de point de vue. Et si finalement c’étaient les parents qui abandonnaient leur fils ? Ce changement de perspective promettait un film beaucoup plus intéressant. Qui sont ces familles qui abandonnent leurs fils et qui sont ces fils ? Si je souhaitais au début parler de la famille et de l’abandon, tout en représentant le centre-ville de São Paulo où j’habite, le film est devenu une histoire d’amour, à l’issue de sa phase préparatoire. Il est difficile de définir la relation qui unit Baby et Ronaldo. Il y a beaucoup de désir et de dépendance.

C’est cette relation très complexe que j’ai souhaité progressivement développer. La famille, le travail, la ville se mélangent pour construire ces récits de vie et ces portraits.  La genèse a duré sept ans, au cours desquels j’ai vécu les transformations de mon pays. Nous avons passé quatre années gouvernées par l’extrême droite. La ville de São Paulo et l’État de São Paulo sont toujours sous le joug de ce parti.» Les scènes, y compris d’intimité, sont toujours rythmées par les bruits urbains. La ville est toujours présente. On l’entend bruisser par les fenêtres. » 

Tournant près de chez lui, il a voulu filmer la rue à deux caméras avec beaucoup de zoom. Utiliser des caméras cachées a permis au hasard de surgir. Cette intensivité permet à la vie d’envahir les images. Babyn’est pas un film agréable dans son réalisme social même si, ça et là, quelques trouées de tendresse, voire d’espoir apparaissent. Car la relation entre ses deux personnages principaux est à la fois profonde et toxique. Baby était présenté à la Semaine de la Critique à Cannes et a obtenu le grand prix du festival latino de Biarritz. Il sera en compétition au festival Écrans Mites de Lyon. En salle à partir du 19 mars.