Le festival de Cannes s’est ouvert avec un temps maussade et avec quelques manifestations, concernant en particulier le directeur du CNC qui est poursuivi. Mais le deuxième acte, le film d’ouverture -qui est en salle a été bien accueilli. Je reviendrai sur les films marquants après l’annonce du Palmarès.
Présidé par la productrice française Sylvie Pialat, le jury de la 63e Semaine de la Critique du 77e Festival de Cannes a attribué le Grand Prix 2024 à Simón de la montaña de l’Argentin Federico Luis. Ce premier long-métrage, scénarisé par le réalisateur avec Tomas Murphy et Agustin Toscano, est centré sur Simon qui a 21 ans. Se présentant comme aide-déménageur, il dit ne pas savoir cuisiner ni nettoyer une salle de bains, en revanche il sait faire un lit. Depuis quelque temps, il semble devenir quelqu’un d’autre Tourner un premier film sur le milieu des handicapés paraissait une gageure au réalisateur. Simon vit chez sa mère qui ne se rend pas compte de son handicap. Un jour Simon emprunte la camionnette de son employeur pour emmener à la mer ses copains et copines. Dans l’entourage personne ne comprend le besoin de sexualité de ces handicapés. Le film a été réalisé avant arrivée du nouveau président. Ce qui serait impossible aujourd’hui. Puisque l’Université du cinéma a été supprimé.
Distinguant un comédien ou une comédienne, le Prix Révélation a récompensé le Brésilien Ricardo Teodoro pour sa performance dans Baby de son compatriote Marcelo Caetano. Après avoir passé deux ans dans un centre de détention pour mineurs, Wellington (João Pedro Mariano) en ressort adulte, son père policier alcoolique ayant quitté la ville avec sa mère. Alors qu’il cherche sa mère, il est accueilli par l’escorte Ronaldo (Ricardo Teodoro ), qui s’intéresse au jeune homme, tant sur le plan personnel que professionnel. Agissant à la fois dans un rôle parental et d’amant, il prend Wellington sous son aile et lui apprend à devenir travailleur du sexe. Prenant le nom de Baby, Wellington est entraîné plus profondément dans le monde de Ronaldo. Un film où le sexe et la drogue sont omniprésents. À suivre.
Alain LIATARD