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Île de Chiloé, au sud du Chili, en 1880. Rosa Raín est une jeune fille huilliche dont le monde s’effondre le jour où son père se retrouve assassiné par des colons allemands. Habitée par un désir de vengeance, elle fait la rencontre de Mateo, chef d’une mystérieuse organisation de sorciers. À leurs côtés, Rosa Raín va se découvrir de mystérieux pouvoirs dont elle se servira dans sa quête obstinée de justice…
«Pour ce film, je me suis inspiré de faits réels. À savoir ce procès qui s’est tenu en 1880 sur l’Île de Chiloé, au sujet d’une affaire de sorcellerie. Plusieurs personnes avaient alors été accusées de pratiquer des sciences occultes sur ce territoire au large du Chili.
Dans un premier temps, il y a eu un long travail de documentation qui a été effectué. J’ai lu le compte rendu de ce procès pour le moins atypique ainsi que le détail des accusations.
Puis, dans un second temps, je me suis rendu sur l’Île de Chiloé. Mon but était de comprendre.
Plus généralement, je me suis demandé ce que signifiait le terme « sorcellerie » pour les habitants. Je me suis rendu compte que le mot n’avait pas forcément une connotation péjorative. Au contraire, cela souligne davantage une certaine forme de résistance, au sens politique du terme. Et dans Sorcellerie – Brujería, il s’agit d’une résistance contre des colons européens, qui se sont réellement établis au Chili dans la seconde moitié du XIXème siècle.» Christopher Murray
Dès les premières images, nous éprouvons un sentiment un peu étrange. Il y a l’air de se passer quelque chose dans cette atmosphère un peu brumeuse. On dirait qu’il s’est peu passé d’événements depuis 1880. L’usage du décor, de l’image et du son permet de se retrouver en ce milieu éloigné de tous, mais que les habitants d’alors vivaient comme une façon de s’opposer aux colons européens.
Le film a été coproduit par Pablo Larraín, à qui l’on doit cette année Maria sur les
écrans. Un beau film à découvrir à partir du 5 mars.
Alain Liatard