Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens, le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité.
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Walter Salles qui est l’un des meilleurs cinéastes brésiliens a connu cette famille quand il était adolescent (il est né en1956). Depuis les années ont passées et W. Salles a réalisé des films remarquables : Central do Brasil en 1998, Carnets de voyage (en 2004) sur le Che, Sur la route d’après Kerouac en 2012. Malgré une activité intense de producteur (La cité de Dieu, par exemple), et une aide aux jeunes cinéastes, cela faisait douze ans qu’il n’avait pas tourné. La période Bolsonaro n’était sans doute pas très favorable pour parler d’un film sur la dictature militaire brésilienne (1964-1985).
Il a reçu le prix du meilleur scénario à Venise 2024, mais c’est en fait l’adaptation du livre de Marcelo Paiva qui relate la vie de sa famille (quatre, filles et un garçon) après l’arrestation de son père, ancien député et architecte. Le film se tourne vers le personnage de son épouse Eunice, remarquable Fernanda Torres qui, avec ses cinq enfants, va mener un combat acharné pour connaitre la vérité (qu’elle n’obtiendra qu’en 1996). Elle va reprendre des études d’avocat et va défendre les Amérindiens expropriés pour construire la Transamazonienne, cette route de plus de 4 000 kilomètres reliant l’Atlantique au Pérou. Le film a obtenu un immense succès au Brésil et est sur nos écrans avec succès sur les écrans de puis le 15 janvier.
Alain LIATARD
Je suis toujours là, drame, thriller de Walter Salles, 2h15′, avec Fernanda Torres
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