Compte rendu du festival de Cannes 2024

Au bout de 12 jours de festival, 22 films en Compétition, le jury a rendu son verdict : c’est finalement Sean Baker qui remporte la récompense suprême pour son dément Anora. Un film exaltant, sans doute son meilleurs, sur une travailleuse du sexe à New-York  qui croise la route du fils tout fou d’un milliardaire russe.

Prix de l’Oeil d’Or du meilleur documentaire à Ernest Cole, Lost and Found : un film réalisé par le haïtien Raoul Peck qui retrace le parcours d’un jeune photographe sud-africain du temps de l’apartheid. Contraint à s’exiler aux États-Unis et en Europe, sans qu’il ne puisse jamais retourner dans son pays natal, le cinéaste raconte les errances de cet artiste fragile et révolté, la solitude et le désespoir qui le consument lentement au point de lui faire abandonner peu à peu la photographie.

Condamné à huit ans de prison au début du mois pour « collusion contre la sécurité nationale » et ayant discrètement fuit son pays pour venir à Cannes Mohammad Rasoulof a offert à la compétition Les graines du figuier sauvage un grand film dont on comprend parfaitement pourquoi les autorités iraniennes ont voulu à tout prix en empêcher la circulation internationale. Présenté le dernier jour, il obtient le prix spécial.du Jury. Le film raconte comment un juge d’instruction voit sa vie familiale bousculer en mleme temps que se développe en Iran le mouvement «femme, vie, liberté».

Le nouveau film de Miguel GomesGrand Tour  est sans doute un des titres les plus ambitieux présentés cette année en compétition. L’histoire que raconte ici le cinéaste portugais se passe en 1917 et s’articule autour du périple d’Edward  un fonctionnaire de l’Empire britannique initialement basé à Rangoun, en Birmanie, qui fuit sa fiancée,  le jour même où elle arrive pour leur mariage.Le film en un noir et blanc expressionniste est tourné en studio, entrecoupé d’images filmées par le réalisateur au cours de ses voyages. Il a obtenu le prix de la mise en scéne

Septembre sans attendre de l’Espagnol Jonas Trueba a remporté le Label Europa Cinemas (décerné par un jury d’exploitants au meilleur film européen de la section parallèle).Il s’agit pour uin couple d’organiser la plus grande fête de divorce!

Le brésilien Karim Ainouz a déçu avec son dernier film très moite et sexuel Hotel Destino, aprés le merveilleux  La vie invisible d’Euridice Gusmao qu’il avait réalisé en 2019..

All we imagine as light de Payal Kapadia est leremier film indien en compétition depuis trente ans. L’œuvre  suit deux infirmières colocataires dans leurs vies quotidienne et intérieure. Une fiction à la fois âpre et sensible  autour d’héroïnes contrastées, couronnée du Grand Prix.

Je n’ai pas vu la Caméra d’Or attribuée à un premier film, Armand du norvégien  Halfdan UllmannTøndel, petit-fils de Liv Ulman et d’ngmar Bergman Ilsuit Elisabeth , en route vers une rencontre impromptue parents-profs. Son fils est accusé de quelque chose de grave, mais elle ne sait pas de quoi il s’agit. Une chose est sûre : tout le monde est très, très mal à l’aise. 

Signalons le film sur les débuts déjà mafieux de Donald Trump, accompagné de son avocat, on ne peut plus véreux. The Apprentice est réalisé par l’iranien vivant en Suède Ali Abassi.

Le cinéma latino n ‘était guère en forme cette année à l’exception de Simon de la montaña, un merveilleux film sur les handicapés dont nous avons parlé la semaine dernière et qui a obtenu la prix de la Semaine de la critique.Los hiperboreus de Cristobal León et Joachim Cocina est un court film en marionnettes de papier découpé sur l’histoire du Chili. Quant à Something old, something new, something borrowed film argentin de Hernan Rosselli je suis passé complétement à coté

A l’ACID, le film colombien Mi Bestia de Camila Beltran développe le monde des superstitions, en 1996 au moment d’une éclipse totale  de lune,   Mila, une jeune fille  de 13 ans, mène une vie scolaire et personnelle difficile, oscillant entre une éducation catholique stricte – avec des religieuses avertissant de l’arrivée du diable pendant l’éclipse lunaire – et un environnement familial complexe. Alors que la mère de Mila travaille de nuit, elle envoie son petit ami étrangement vigilant surveiller chaque mouvement de l’adolescente en répétant que Bogotá n’est pas sûr pour les jeunes filles. issues de familles à faible revenu. Le point culminant de la vie de l’adolescente se déroule le jour fatidique de l’éclipse.

Reste maintenant à présenter le film étonnant de Jacques Audiard Emilia Pérez. une comédie musicale sur un narcotrafiquant mexicain qui fait sa transition pour devenir la femme qu’il veut devenir. Le film est interprété en espagnol par des actrices hollywoodiennes et une star de la pop sur des chansons de CamilleSelena Gomez, Karla Sofía Gascón et Zoe Saldaña ont été récompensées du prix interprétation féminine en compagnie d’Adriana Paz, pendant que Jacques Audiard a reçu le prix du Jury. On a beaucoup parlé de l’espagnole Karla Sofía Gascón, première actrice trans primé à Cannes qui joue le rôle du trafiquant avant et après sa transformation. Au début du film,. Rita, avocate écrit le plaidoirie de son patron afin d’obtenir l’acquittement d’un homme accusé de féminicisme. La scène se déroule entre un supermarché et une rue et nous nous rendons compte que cela ést tourné en studio en France. La bande musicale crée par Clément Durcol et Camille est tés riche. Emilia ne voudra rien lâcher, tout en chansons et en danse. Ce n’est pas un film mexicain réaliste, mais une œuvre pleine d’émotion (sortie le 28 aout). qui laissait le temps maussade à l’entrée de la salle.