“Maria”, de Pablo Larraín : Angelina Jolie, une Callas à fleur de peau

Après avoir transformé Natalie Portman en Jackie Kennedy puis Kristen Stewart en Lady Di, le réalisateur Pablo Larraín boucle sa trilogie sur les icônes féminines du XXe siècle en offrant à Angelina Jolie le rôle de Maria Callas, dans un long métrage qui revient sur les derniers jours de la cantatrice, qui reste aujourd’hui considérée comme la plus grande légende de l’Histoire de l’opéra.

Comme dans les deux volets précédents de son triptyque, Pablo Larraín joue sur l’opposition entre l’image publique et la vie privée de la star qu’il suit, entre son présent au-dessus duquel plane l’ombre de la mort et son passé glorieux, sur scène. Des séquences dans lesquelles, forcément, la musique et le chant sont présents, à tel point que l’on se demande très vite s’il s’agit bien de la voix d’Angelina Jolie, ou de celle de Maria Callas.

Les avis sur le film certes restent partagés

« Avec le grand frisson provoqué par sa voix, beaucoup…Et ce sont ses derniers moments qui sont relatés… D’assez nombreux extraits d’opéras viennent tout de même ponctuer le présent où elle sombre dans une dépression qui provoque des hallucinations. La surcharge de médicaments n’arrange rien et la conduira à sa fin. Son fort caractère et son statut sont assez présents. Ils font parfois sourire. Nous sommes confrontés aux tourments d’une femme sensible, d’une grande diva, perdue, dont la voix ne peut plus sortir, tant elle est effondrée par le décès de son homme… et par l’émergence d’un passé violent. Finalement j’ai eu un assez bon aperçu de sa vie à travers les flash-back. Angelina Jolie est convaincante et incarne, de façon très émouvante, le rôle ».

« Une interprétation convaincante de la part d’Angelina jolie qui rend la diva bien plus fragile, on n’arrive pas à lui en vouloir de son « satané caractère ». Ne connaissant pas trop sa vie je ne me prononcerai pas plus. Un agréable moment pour ma part. Une relation touchante avec le personnel qui est un peu malmené mais toujours considéré pour finir ».

« Magnifique film Angelina Jolie est de toute beauté et quel jeux de rôle, tout en sensualité et sensibilité. La vie de la Callas par flash et cette voix envoûtante. Nous adorons l’opéra nous étions trois dans la salle. Quelle tristesse pour un si beau film sur cette vie déchirée de la Callas et son immense talent. La musique la photographique extraordinaire. Un film différent de tout ce que l’on peut voir ».

« Critiques variées, je suis allé voir Maria sans à priori. J’en suis sorti plutôt convaincu. La performance d’Angélina Jolie est remarquable. Les puristes n’apprendront rien de nouveau sur notre idole, mais dans l’ensemble, c’est un cadeau de l’avoir fait revivre dans son intimité. Elle a souffert autant dans sa vie que dans ses rôles. À voir, pour le souvenir ! »

« J’avais hâte de partager ce moment de cinéma avec Maria, La Callas et Angelina Jolie. »

« Je suis à la fois, infiniment triste d’avoir vécu la fin de vie de Maria et infiniment émue par le jeu d’Angelina Jolie. Magnifique de grâce, de force et de vérité, Angelina incarne Maria tout en rendant hommage à cette immense artiste, trésor pour l’humanité. Oserai-je dire un ange ? Et un ange incarné par un ange ? La beauté, le talent, la souffrance sont probablement les caractéristiques des anges. Merci. »

« Une interprétation très fine d’Angelina Jolie dans le décor magnifique de l’appartement de l’avenue Georges Mandel et dans un Paris sublimé. Des flash back réussis qui rendent compte de la carrière extraordinaire de la Callas. C’est sûr que le personnage n’est pas sympathique voire odieux avec ses domestiques mais attachant malgré tout. Bref un excellent film. »

« Je n’ai pas pu rentrer dans ce film. C’est une Maria américanisée filtrée je n’ai pas reconnu la Callas enjouée vive latine charmeuse. Angelina essaie de chanter avec sa voix mais c’est une catastrophe. Techniquement c’est une erreur. Les quelques rares scènes en playback avec la voix de la vraie Callas sont superbes et crédibles. »

Pablo Larraín

De passage à Paris en ce début d’année, le metteur en scène a répondu à cette interrogation par l’affirmative, avec une nuance : « Nous avons travaillé très dur sur cet aspect vocal« , nous dit-il. « S’il s’agissait d’un film sur une chanteuse de pop ou de rock, nous aurions davantage pu tricher, et utiliser la technologie pour faire illusion, car cela fonctionnerait. Ce n’est pas possible avec l’opéra, qui est un exercice vocal impossible à imiter. Il faut être capable d’atteindre une tessiture vocale et se mettre au diapason au moment voulu. »