La cérémonie de clôture de la 26e édition de Filmar en América Latina s’est tenue à Genève le 23 novembre dernier. Durant dix jours, plus de soixante-dix films sont projetés au cours du festival.
©DR Filmar
Lors de cette 26e édition Filmar en América Latina parmi les 70 films programmés, ont rendu hommage à la culture latino américaine aux cotés de grands classiques comme La hora de los Hornos de Fernando Solanas ou La montaña sagrada d’Alejandro Jodorowsky. Ce festival à notamment été l’occasion d’explorer des sujets d’actualités comme l’écologie, le feminisme, la représentation queer et les luttes autochtones en mettant en lumière les réalisatrices et les voix feminines du continent autour de tables rondes et d’ateliers.
La programmation a mit en exergue la riche diversité cinématographique du continent latino-américain autour de huit sections dont deux compétitives. Parmi ces dernières, on compte Focus Sud dans le cadre de laquelle sont projetés les coups de cœur du festival, en compétition pour le prix du public d’une valeur de 4 000 francs suisses. Ainsi que la section Opéra Prima, dédiée aux premières œuvres de talents émergents qui reflètent plutôt les préoccupations des cinéastes de la nouvelle génération. Ces dernières concourent pour le Prix du Jury des jeunes, d’une même valeur.
Le prix du public dans la section Focus Sud à ainsi été décerné à Jorge Riquelme Serrano pour son film Isla Negra (2024). Dans sa maison de plage, Guillermo passe un week-end serein avec son assistante Carmen avant de lancer un projet immobilier à Isla Negra. Leur paix est troublée par l’arrivée d’une femme, de son mari et de son père malade. Peu à peu, la tension monte, révélant des fractures sociales profondes et des enjeux environnementaux majeurs. On retrouve l’acteur Alfredo Castro, remarquable dans le rôle du propriétaire.
Quant au prix de la section Opera prima, il a été attribué par le jury des jeunes à Marcos Antonio Díaz Sosa pour Fenómenos naturales. Vilma, jeune infirmière, vit avec son mari convalescent dans une ferme de la campagne cubaine en 1988. Elle rêve d’une vie meilleure grâce à ses talents de tireuse d’élite, jusqu’à ce qu’un phénomène naturel l’emporte. Elle se réveille dans un autre monde, où tout est possible. À travers ce regard, le réalisateur déconstruit le triomphalisme du discours révolutionnaire cubain, détaché de la réalité asphyxiante de la population.
Le film en clôture a été El aroma del pasto recién cortado explore l’intimité de deux personnages – un homme et une femme – chacun vivant une liaison hors mariage. Le film alterne et reflète ces deux histoires, mettant en lumière les conséquences de l’infidélité. Produit par Martin Scorsese, ce film habilement réalisé nous invite à questionner notre propre vision de la fidélité et des relations humaines. Une œuvre saisissante qui perturbe et interpelle.
Lucas LEMOINE
Voir le site Filmar ici.