Suite aux élections générales du 27 octobre en Uruguay, le second tour prévu le 24 novembre prochain opposera le candidat Yamandú Orsi à Álvaro Delgado. Ce sera alors l’occasion pour la gauche uruguayenne de reprendre le pouvoir après l’avoir perdu 4 ans plus tôt.
Photo : EFE
Le candidat Yamandú Orsi du Frente Amplio (parti de gauche uruguayen) est un ancien professeur d’histoire de 57 ans qui incarne en Uruguay l’espoir d’un retour de la gauche au pouvoir après l’avoir perdu en 2020. De plus, il est aujourd’hui annoncé gagnant de l’élection présidentielle avec entre 43 % et 44 % des votes dans les sondages contre environ 27 % pour Álvaro Delgado selon les données des instituts Equipos Consultores et Cifra. M. Orsi s’opposera ainsi à M. Álvaro Delgado du Partido Nacional, ancien vétérinaire conservateur de 55 ans, à la tête d’une coalition de droite et de centre droit. Le candidat du parti sortant se réjouit de son score et affirme “l’avantage” d’avoir été secrétaire du président Luis Alberto Lacalle Pou dans cette élection.
Une autre figure emblématique entre aussi en jeu dans cette élection du 24 novembre en soutenant la candidature de M. Orsi. En effet, l’ex-président du Frente Amplio José Mujica, dit « Pepe », aujourd’hui atteint d’un cancer de l’œsophage à l’âge de 89 ans, a déclaré que ce vote sera « peut-être [son] dernier ». « Pepe » était un ancien guérillero lors de la dictature militaire des années 1960-70 qui est ensuite entré en politique. Tout d’abord sénateur puis ministre de l’Agriculture, il devient en 2010 président de la république uruguayenne jusqu’en 2015. Lui succèdent ensuite Tabaré Vázquez du Frente Amplio de 2015 à 2020 puis Luis Alberto Lacalle Pou du Partido Nacional de droite et centre droit de 2020 à 2024. Le 24 novembre prochain sera alors l’occasion pour la gauche uruguayenne de reprendre le pouvoir.
Ce dimanche, les Uruguayens ont aussi été appelés à voter à deux référendums sur l’abaissement de l’âge minimum de départ à la retraite de 65 à 60 ans et l’interdiction des retraites privées, ainsi que sur l’interdiction des perquisitions nocturnes à domicile. Les citoyens ont alors voté contre ces réformes. Un résultat paradoxal compte tenu de la popularité du nouveau candidat de gauche du Frente Amplio. Par ailleurs, il est important de noter que l’Uruguay fait figure d’exception en Amérique latine avec un revenu par tête relativement élevé et un faible taux de pauvreté et d’inégalités. Toutefois, la stabilité du pays reste menacée par les « violences liées à la drogue » selon Le Figaro. Les résultats des référendums montrent ainsi que les 3,4 millions d’habitants uruguayens restent profondément attachés aux problématiques de sécurité nationale.
Il faudra donc attendre le 24 novembre prochain pour voir émerger la nouvelle figure présidentielle en Uruguay. Aujourd’hui, M. Orsi est annoncé gagnant dans les sondages, un résultat de plus en plus rare dans un contexte de montée en popularité de la droite réactionnaire sur le continent américain.
Lucas LEMOINE